Les huissiers de justice regardent vers l’avenir avec optimisme
C’est dans le cadre du prestigieux Automobile Club de France que la Chambre nationale des huissiers de justice a présenté ses vœux pour 2017. Évolution de la profession, moyens numériques, formation repensée : tels étaient les mots-clés du discours de son président. Avec une nouvelle année qui présentera, à n’en pas douter, de nombreux défis pour une profession en mutation.
Patrick Sannino, président de la CNHJ.
DR
Comme cela en est désormais la coutume, les vœux de bonne année de la Chambre nationale des huissiers de justice (CNHJ) se sont déroulés à l’Automobile Club de France ce 17 janvier. Une opportunité qu’a saisie Patrick Sannino, président de l’instance de représentation des huissiers, pour revenir sur une année charnière pour la profession tout en exprimant un certain optimisme pour son avenir.
Le président a ainsi rappelé que 2016 a vu la mise en œuvre des premières dispositions de la loi Croissance et activité, dite loi Macron. « Cette montée en puissance va se poursuivre cette année, avec toutes les évolutions qu’elle induit, pour nous conduire in fine à la création du commissaire de justice à compter de 2022 ». Citant Sénèque (« Il n’y a pas de vents favorables pour ceux qui ne savent pas où aller »), le président de la CNHJ a souligné l’engagement et la mobilisation de son ordre pour accompagner la transformation du métier d’huissier. Il souhaite que celle-ci devienne un outil de développement et bénéficie à tous ses confrères et consœurs ; « notre devoir est de nous projeter dans l’avenir et de construire la profession de demain », détaille-t-il. Pour atteindre cet objectif, Patrick Sannino souligne l’importance de la formation, une exigence accrue qui doit encore gagner en efficacité pour permettre de transformer « une accumulation de savoirs en un véritable savoir-faire ». Avec toujours la volonté d’être utile à la société. Et si les connaissances académiques initialement acquises sont un socle indispensable à la pratique du métier, cette formation se doit de continuer tout au long de la vie de l’huissier, car comme il l’explique : « Cet apprentissage ne s’arrête jamais. Mes consœurs et confrères en exercice le savent bien, eux qui ont le devoir de continuer à se former. Le métier tel que nous l’avons appris a tellement changé ! ».
La « disruption numérique », comme la nomme le président de la CNHJ, touche tous les domaines et remet en cause les modèles traditionnels. Ceux du droit (et par extension celui de l’huissier) ne font pas exception. D’où une problématique fondamentale qui se posera rapidement selon lui : « Comment maintenir l’indispensable contact humain lorsque l’automatisation menace de suppléer, voire de remplacer les professionnels ? ». Pour l’huissier, cette numérisation de la société signifie de nouvelles « complexités qu’il faut apprendre à maîtriser et à sublimer ». Il avertit à ce titre les jeunes qui aspirent à rejoindre la profession ou qui sont en train de s’installer sur le fossé existant entre savoir académique et réalité du métier.
Enfin, Patrick Sannino a rappelé que notre justice était garante de nos droits et valeurs démocratiques et a exprimé la fierté des huissiers de justice d’en être le bras « chargé d’exécuter les décisions, toujours avec l’humanité et le respect de la dignité qui nous caractérisent ». À l’heure de la campagne pour les élections présidentielles, il s’est également félicité du sursaut citoyen qui s’est emparé du pays. Pour cette nouvelle année, il forme donc le vœu que 2017 soit une année d’espoirs concrétisés pour la France et ses citoyens, mais aussi une année de progrès pour la justice, « auxquels les huissiers de justice prendront toute leur part ».