Après un an de crise, les dirigeants de TPE restent confiants

Publié le 23/06/2021

Réseau d’audit et de conseil, BDO France effectue depuis le mois de février dernier, un baromètre mensuel de la confiance des PME-ETI mené auprès de 302 chefs d’entreprise, en partenariat avec le magazine Challenges et l’institut de sondage Opinion Way. Arnaud Naudan, son dirigeant, a commenté pour nous les résultats du mois de mars 2021, publiés juste avant l’annonce du troisième confinement par le gouvernement.

Actu-Juridique : Pourquoi avez-vous lancé ces baromètres ?

Arnaud Naudan : Cela me semblait important de mesurer les indicateurs de confiance car ils ont une incidence sur les investissements des entreprises ainsi que sur l’emploi. On entend beaucoup parler des grandes entreprises mais pas assez des TPE-ETI qui constituent pourtant l’essentiel du tissu économique français. Nous avons eu envie de faire entendre leur voix et de prendre davantage part au débat public. Il est intéressant de voir comment fluctue leur confiance d’un mois à l’autre. Nous sommes leaders sur le service au TPE-ETI et nos clients sont très demandeurs de cette information.

AJ : Que disent les résultats du mois de mars dernier ?

A.N. : Tous les indicateurs de confiance s’améliorent. Ils montrent que les entrepreneurs ont confiance en leur propre entreprise. Cet indicateur connaît une hausse significative de 9 % par rapport au mois de février dernier pour atteindre 85 %. La confiance dans l’économie française grimpe de 6 %, avec 45 % d’entrepreneurs confiants. La confiance dans l’économie mondiale augmente de 3 %, avec 46 % d’entrepreneurs confiants. Le solde de création et de suppression d’emploi est positif. Seuls 5 % des sondés envisagent des suppressions d’emploi dans les mois qui viennent, et 12 % envisagent d’embaucher. 87 % des entrepreneurs ont en outre confiance dans l’engagement de leurs collaborateurs. C’est une bonne dynamique.

AJ : Êtes-vous surpris par ces bons résultats, après un an de crise sanitaire et économique ?

A.N. : Nous ne sommes pas surpris car les entrepreneurs ont généralement confiance en ce qu’ils font. Nous ne sommes à ce titre pas étonnés que la confiance en leur propre entreprise soit plus grande que celle qu’ils placent en l’économie. Nous nous sommes interrogés sur le lien entre ces résultats positifs et le contexte qui se détériorait au mois de mars dernier. Il nous a semblé que cet optimisme des entrepreneurs était en lien avec l’accélération de la campagne de vaccination. Les entrepreneurs croient à une amélioration rapide à l’été et travaillent à une stratégie de reprise rapide en septembre. Il faut néanmoins rappeler que les questions ont été posées avant l’annonce du troisième confinement. Nous n’avons pas encore pu intégrer son impact mais il est possible qu’il vienne nuancer un peu cet optimisme.

AJ : Dans quel état d’esprit sont les dirigeants de ces TPE et ETI ?

A.N. : Les entrepreneurs sont en pleine réflexion pour préparer la reprise. Ils sont en pleine interrogation sur l’évolution des business models. Ils s’attendent à des changements dans les modes de consommation. Depuis le début de la crise en mars 2020, le commerce en ligne s’est développé, le secteur du tourisme est chamboulé. Il y a également beaucoup de questions quant à l’organisation du travail. Nous sommes régulièrement interrogés sur le caractère durable du télétravail et sur la responsabilité des employeurs vis-à-vis de leurs salariés et collaborateurs.

AJ : Qu’est-ce qui leur fait penser que la reprise va être au rendez-vous ?

A.N. : Lorsqu’on regarde les perspectives de croissance du PIB, il semble raisonnable de penser que la décroissance que nous avons vécue sera suivie d’une croissance. Tout l’enjeu est d’en capter le plein potentiel. Nous avons été très proches de nos clients pendant cette période de turbulence, nous les avons accompagnés sur la mise en place du chômage partiel et des mesures garanties par l’État. Nous estimons que les pouvoirs publics ont pris les bonnes décisions au bon moment. Il y a désormais des attentes sur la continuité du chômage et le renforcement des PGE. Nous préparons la reprise en continuant d’accompagner nos clients sur la gestion de la trésorerie et les mesures sociales. Nous avons une cellule dédiée à l’accompagnement des entreprises en difficulté, notamment celles du secteur du tourisme et de la restauration qui ont plus particulièrement souffert. Nous n’avons pas de chiffres détaillés pour mesurer la confiance concernant ce secteur en particulier mais mon intuition est que, même dans ce secteur-là, les entrepreneurs restent confiants et préparent la reprise.

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