Paris romantique

Publié le 13/06/2019

Le jardin et le palais des Tuileries vus du Quai d’Orsay, par Étienne Bouhot (1813).

Photo Musée Carnavalet/Roger-Viollet

Retrouver le Paris des Bourbon et des Orléans, époque romantique où le raffinement apparaît omniprésent dans la mode ou les objets décoratifs, et en priorité dans la culture, intense durant cette période en dépit des révolutions de 1830 et 1848, c’est le but de cette exposition qui réunit 600 pièces.

La somptueuse scénographie de Véronique Dolfus invite à une promenade dans différents quartiers de la capitale du Palais-Royal aux Grands Boulevards, en passant par le Louvre et la Nouvelle Athènes, symbolisés par peintures et sculptures, meubles, objets d’art, vêtements. C’est une véritable immersion dans ce Paris incontournable, malgré les troubles pour les étrangers, les exilés : musiciens, écrivains, artistes qui ont contribué à l’évolution de la création…

L’exposition débute par une reconstitution du Palais des Tuileries où vécurent les rois de cette époque. Un portrait de la Duchesse de Berry, d’une grande élégance, ainsi que quelques meubles souvenirs de ses appartements au Pavillon de Marsan, et dans des vitrines, vases, pendules, services à dessert rappellent le raffinement dont elle aimait s’entourer.

C’est ensuite une maquette du Palais-Royal, évoquant ce haut lieu de la vie parisienne. Un délicat portrait de jeune fille d’Édouard Dubufe, dont la robe chatoie sous la lumière témoigne du raffinement de ces années comme les nombreux objets et petites sculptures. Puis le visiteur est accueilli au Louvre par une salle où de nombreux tableaux accrochés à touche-touche rappellent le Salon, cet événement incontournable pour les artistes sélectionnés par un jury. On retrouve Le radeau de la Méduse (Géricault) ou Le Christ au Jardin des oliviers, où se dévoilent déjà les talents de coloriste de Delacroix. Parmi les sculptures des œuvres de Pradier, Préau, et David d’Angers.

Au début du XIXe siècle, Notre-Dame de Paris est mise à l’honneur par le roman de Victor Hugo, dont on peut découvrir un volume ancien. La cathédrale est présente par un vaste panneau peint.

Mais ces années romantiques sont aussi celles de deux révolutions : la première, sous Charles X, a pour point de départ la remise en cause de la liberté de la presse. Au bout de 3 jours, la dynastie des Bourbon est renversée et commence le règne des Orléans avec Louis-Philippe qui, lui aussi, surveille la presse. Il est le thème de nombreuses caricatures, parfois cruelles, parmi lesquelles celles de Daumier ou Grandville.

Cependant, la vie artistique continue : Berlioz, dont un portrait de François-Xavier Dupré le montre très présent, compose la Symphonie fantastique ; le manuscrit autographe est exposé, comme celui de la Symphonie funèbre.

Bâtisseur, Louis-Philippe a terminé les chantiers en cours de l’église de la Madeleine et l’Arc de Triomphe ; on lui doit la colonne de la Bastille et le Tombeau de Napoléon aux Invalides.

Autre atmosphère, avec l’évocation de la vie de Bohème : étudiants et grisettes, artistes et bals, et cafés célèbres évoqués par des tableaux.

Mais c’est également le Paris de la misère, en témoigne entre autres « Scènes de Paris », où Auguste Jeanson unit romantisme et réalisme.

La promenade se poursuit dans le quartier de la Nouvelle Athènes, fief d’artistes tel Ary Scheffer, qui voit sa demeure devenir le musée de la Vie romantique ; Géricault et Delacroix y ont eu un atelier. Artistes, musiciens, écrivains se réunissaient autour de George Sand.

Enfin, le théâtre sur les boulevards où se retrouve la bonne société : portraits de comédiens, de chanteurs rappellent sa vitalité.

L’exposition se termine par l’évocation de la révolution de 1848 ; ainsi revit l’histoire du Romantisme dans ses diverses approches…

LPA 13 Juin. 2019, n° 145h1, p.23

Référence : LPA 13 Juin. 2019, n° 145h1, p.23

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