La propriété immobilière : entre liberté et contraintes
Le Conseil supérieur du notariat organise le 112e Congrès des notaires de France, qui se déroulera cette année à Nantes du 5 au 8 juin prochain. Le thème cette année porte sur « La propriété immobilière : entre liberté et contraintes ».
Comment habiterons-nous demain ? Au fond, toutes ces questions juridiques techniques liées à la propriété immobilière sont le reflet des relations quotidiennes des notaires avec leurs clients. Nous sommes en première ligne pour constater que ce rapport à la propriété évolue et se transforme :
– le rapport à la propriété évolue et se transforme car la structure familiale bouge et le logement avec : les familles monoparentales, familles recomposées, familles à géométrie variable. À chaque étape ou transformation, l’individu cherche un logement adapté à son besoin ;
– le rapport à la propriété évolue et se transforme en raison de la mobilité : mobilité générationnelle, mobilité professionnelle, pourquoi se fixer ici et aujourd’hui en étant propriétaire s’il faut bouger demain ?
– le rapport à la propriété évolue et se transforme enfin par la contrainte du coût. Devenir propriétaire en milieu urbain est de plus en plus cher car la demande toujours plus forte et le foncier de plus en plus rare.
Ces trois facteurs que sont la famille, la mobilité et le coût, conduisent à poser ces questions : comment habiterons-nous dans 20 ans ? Le rapport à la propriété ne pourrait-il pas devenir temporaire et donc moins cher ? On ne serait alors propriétaire que pour 20 ou 30 ans ? Le droit de propriété sera-t-il de plus en plus collectif par opposition à l’habitat individuel ? Ce qui nécessitera de répondre aux besoins croissants de logements en milieu urbain… Enfin, le droit de propriété sera-t-il plus solidaire pour partager avec d’autres ce que nous ne pouvons pas nous offrir individuellement : un espace jardin, un espace pour le sport ou d’autres services en commun ? Mais au fond, c’est l’individu qui reste au centre de la réflexion et l’âge avançant, il se recentre vers un besoin de protection et de transmission. Retrouvant l’envie d’une propriété plus individuelle et d’une propriété transmissible à ses héritiers.