Legal writing style

Publié le 18/10/2018

Weihofen H. et Gidi A., Legal writing style, 3e éd., 2018, St. Paul, West Academic Publishing.

Les techniques de conception et de rédaction du droit sont au cœur de l’actualité et pas seulement en France. Alors que le secrétariat général du gouvernement et le Conseil d’État viennent de publier une troisième édition du guide de légistique, les chercheurs et les praticiens du droit auront sans conteste à cœur d’étudier – là aussi – la troisième édition de l’ouvrage d’Antonio Gidi et d’Henry Weihofen, intitulé Legal writing style.

Cet ouvrage de référence, de près de 260 pages, présente de nombreux intérêts pour le juriste, qu’il travaille en France ou dans tout autre pays. On constatera, en allant consulter le site worldcat.org, que les deux premières éditions de cet ouvrage (datant respectivement de 1960 et de 1982) se trouvent dans pas moins de 424 bibliothèques dans le monde, mais une seule en France.

Même si le legal writing pour les systèmes de Common Law n’est pas tout à fait un équivalent de notre légistique, en ce que cette science concerne non seulement les textes normatifs mais aussi l’ensemble des textes juridiques (jurisprudence, conclusions d’avocat, contrats, articles de doctrine…), l’auteur de l’ouvrage rappelle que le respect des usages et des bonnes pratiques du legal writing emporte non seulement des contraintes réglementaires fortes (l’égalité des armes impose la no citation rule, qui punit les erreurs (volontaires ou non) pour les citations de documents juridiques dans les échanges entre les parties), mais aussi facilite à terme, pour les robots, et incidemment l’intelligence artificielle, la discovery (la possibilité de retrouver des informations dans des masses de textes).

Divisé en neuf chapitres, ce livre regorge de conseils pratiques de formulations et d’illustrations en rappelant au juriste l’impérieuse nécessité d’employer un style simple, clair et d’user de « touches d’éloquence » dans ses divers écrits. Comme l’indiquent Antonio Gidi et Henry Weihofen, « le style doit refléter le sujet, le but du document et l’humeur que l’auteur veut communiquer au lecteur ». Les explications fournies par l’auteur sont d’autant plus convaincantes qu’elles embrassent toutes les facettes des métiers des professionnels du droit et vont du choix des mots à utiliser à la longueur des paragraphes en passant par l’organisation des idées. Ces recommandations sont habilement étayées de références qui dépassent le strict cadre juridique et qui font écho à des réflexions de grands compositeurs ou de philosophes antiques. Tous ces éléments conduisent à cultiver un « goût pour le style juridique (…), à prendre plaisir à écrire délibérément ».

En fin de compte, cet ouvrage permettra au juriste de réfléchir sur son cœur de métier, c’est-à-dire rédiger et parler. Antonio Gidi et Henry Weihofen indiquent à cet égard qu’avec « un travail acharné et peut-être un peu de chance, [le juriste] réussit à effacer toutes les traces de sueur et de labeur ». À coup sûr, cet ouvrage l’aidera beaucoup en ce sens.

Cet ouvrage est disponible en version brochée (papier) chez West Academic Press dans la collection Hornbook Series1. Il est aussi accessible en e-book2. Les auteurs ont aussi déposé en libre accès sur l’entrepôt institutionnel SSRN3 l’index et quelques bonnes feuilles de cet ouvrage.

Notes de bas de pages

  • 1.
    ISBN-13 : 978-1634592963.
  • 2.
    ASIN : B07BQQKDY9.
  • 3.
    https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=3157430.
LPA 18 Oct. 2018, n° 139e7, p.14

Référence : LPA 18 Oct. 2018, n° 139e7, p.14

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