Sergey Kononov
Kiss, Sergey Konovov
DR
La galerie Lazarew expose à nouveau Sergey Kononov, ce jeune peintre de 23 ans, avec une vingtaine de toiles, dévoilant son incontestable talent. Un travail qui a mûri, plein d’assurance et de maîtrise. Il y a une fulgurance dans ses dernières peintures, une atmosphère qui dépasse la banalité des sujets traités. Nous observerons que Sergey Kononov a regardé avec attention des peintres tels que Le Caravage ou Bacon, mais aussi Matisse et Hockney. Sa personnalité apparaît avec force et intelligence. C’est le miracle qu’il nous donne à voir.
Chaque peinture nous arrête dans son instant saisi ; instant intime, instant d’un moment amoureux. Les personnages nous subjuguent, non pas par leur posture, qui est parfois nonchalante, mais par leur regard. Ce regard-là est étrangement captivant. Chacun nous invite à un dialogue muet, et le chat ou le chien qui les accompagne nous transmet une douceur complice.
Sergey Kononov peint à l’acrylique, en se servant de pinceaux et de bombes. Pas de perspective, comme chez Le Caravage. Les fonds sont neutres pour faire ressortir l’attitude des sujets. Certains verront, dans la peinture Kiss, une influence de Bacon. Mais la démarche est toute autre, car c’est une scène de rue où le baiser des deux personnages est mise en évidence.
Avec Paon blanc, nous voyons dans un premier temps la masse de tissus d’une robe blanche, puis des jambes et des bras, et enfin un visage tourné vers nous. La jeune femme semble captive dans sa robe ; son étrange regard nous demande-t-elle de la libérer ? La peinture Minotaure nous montre un jeune garçon torse nu au pantalon bleu. Il est recouvert, de son crâne jusqu’à son dos, de la dépouille que rapporta Thésée. Cette représentation souligne l’aspect animal qui habite l’homme.
Un visage prend tout l’espace d’une autre toile. C’est le visage d’une jeune femme, cigarette à la bouche, dont les yeux sont espiègles, ironiques. Toujours un visage, Puma, celui d’un jeune africain sur un fond délavé orange. Sergey Kononov l’a peint avec beaucoup de tendresse. La toile Famille montre deux personnages allongés sur un sofa. Le chat est posé sur le bord du dossier et un chien est assis dans un coin ; une scène intimiste.
Sergey Kononov ne s’attache pas à une représentation exclusive de la réalité ; il traduit un instant fugitif, où les attitudes et les regards sont le propos même : ils sont émotion.