Le Val-de-Marne se mobilise face au réchauffement climatique

Publié le 04/12/2024
Le Val-de-Marne  se mobilise face au réchauffement climatique
JAG IMAGES/AdobeStock

Particulièrement vulnérable au changement climatique, le département du Val-de-Marne s’attache à cartographier les îlots de chaleur urbain, à étendre ses espaces verts et à limiter l’empreinte environnementale de ses politiques publiques départementales.

Le changement climatique est déjà une réalité. Avec une augmentation moyenne de 2,3° depuis l’ère pré-industrielle (1850-1900), la France est un des pays qui se réchauffe le plus rapidement au monde, souligne l’Observatoire de Grand Paris Sud Est Avenir (GPSEA) (GPSEA, L’Observatoire, septembre 2023, Le climat sur le territoire de Grand Paris Sud Est Avenir). Et ce phénomène s’accélère. L’année 2023 est la seconde année la plus chaude jamais enregistrée en France, avec une température moyenne de 14,4 °C, soit 2,8 °C supplémentaire par rapport aux normales de 1900-1930.

Vagues de chaleur et canicules : la grande vulnérabilité de l’Île-de-France

Marquée par une augmentation de la température moyenne de +2 °C entre 1950 et aujourd’hui, et la répétition de vagues de chaleur ces dix dernières années, l’Île-de-France est particulièrement vulnérable à ce dérèglement climatique. (Institut Paris Région, Adapter l’Île-de-France à la chaleur urbaine – acte II, juin 2024). Les vagues de chaleur comme les épisodes de canicule sont appelées à s’y multiplier et à s’intensifier. Une vague de chaleur est définie par Météo France comme le nombre de jours dont la température maximale est supérieure de plus de 5 °C à la normale au moins 3 jours consécutifs. Les périodes de canicule correspondent, quant à elles, à des épisodes de chaleur intense pendant au moins trois jours consécutifs.

Le Val-de-Marne confronté à des risques nouveaux

Au sein de l’Île-de-France, le département du Val-de-Marne est historiquement exposé à plusieurs aléas naturels, notamment les inondations et le retrait gonflement des argiles, mais la hausse des températures induit de nouveaux risques comme la sécheresse et la canicule. Les conséquences sur le territoire sont déjà visibles, comme en témoigne l’épisode de fortes chaleurs qui a touché le territoire au mois de septembre 2023 et qui s’est combiné à un épisode de pollution à l’ozone. Dans le Val-de-Marne, la canicule de 2003 a engendré une sur-mortalité de 171 % et les personnes âgées de plus de 75 ans ont été particulièrement touchées puisque ces tranches d’âge concentrent 82 % des décès enregistrés à cette période (Paris Est Marne & Bois, Plan Climat Air Énergie Territorial).

Le phénomène des ICU

D’après les chiffres de l’Institut Paris Région, plus de 3 685 000 d’habitants, soit 31 % de la population francilienne, résident dans des zones considérées comme fortement vulnérables à la chaleur (ou îlot de chaleur urbain – ICU), un facteur aggravant lors d’une vague de chaleur. Le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU) se manifeste par des températures plus élevées en milieu urbain que dans les zones rurales environnantes. Il est particulièrement marqué la nuit et pendant les épisodes de canicule. En ville, la chaleur stockée est plus importante. Le modèle d’urbanisation, les revêtements des sols, la carence de végétalisation ou d’eau dans les espaces publics sont autant de facteurs qui empêchent l’espace urbain de se refroidir. Les hauts immeubles et la densité des murs freinent la circulation de l’air et le bâti emmagasine la chaleur. À cause de ce phénomène, la différence de température entre la ville et la périphérie peut atteindre 12 degrés. Grâce à une cartographie précise des zones à ICU potentiel, les territoires peuvent prendre connaissance des enjeux liés à ce phénomène. Dans le Val-de-Marne, la cartographie des ICU montre que les risques se situent majoritairement à Alfortville, Créteil et Bonneuil-sur-Marne.

Le plan 50 000 arbres

En Île-de-France, les températures les plus élevées se situent systématiquement dans Paris et les départements de la petite ceinture. Plus on s’éloigne de la capitale, plus les températures tendent à rafraîchir. Les effets de l’urbanisation et en négatif, ceux des espaces naturels et forestiers expliquent ce phénomène. Ceux-ci via l’évaporation et l’évapotranspiration participent au rafraîchissement de l’air et donc à la baisse des températures. À l’inverse, les espaces urbanisés absorbent plus la chaleur de par leur caractère minéral et sont souvent plus chauds. À cet égard, le Val-de-Marne manque d’espaces verts, ce qui le rend vulnérable. Pour y remédier le plan 50 000 arbres prévoit de planter 50 000 arbres dans le Val-de-Marne d’ici 2028, en mobilisant tous les acteurs : services départementaux, mais également des communes et EPT, bailleurs, entreprises, etc. Les Val-de-Marnais sont également mis à contribution grâce à l’opération « Adopte ton arbre ».

Une politique d’atténuation et d’adaptation

Le département, conscient de l’ampleur de la tâche à réaliser, entend se mobiliser pleinement pour réduire l’empreinte environnementale de ses politiques publiques départementales et assurer l’adaptation des services publics départementaux face aux conséquences du dérèglement climatique. Le département s’est associé au CEREMA et au Groupe régional d’expertise sur le changement climatique et la transition écologique en Île-de-France (GREC francilien) pour bénéficier de leurs expertises sur les enjeux relatifs à l’adaptation du territoire val-de-marnais, pour informer les élus et les services départementaux et pour réaliser une revue scientifique des mesures opérationnelles de la stratégie climat. Sa première stratégie climat vise à intégrer les enjeux d’atténuation et d’adaptation au dérèglement climatique dans l’ensemble de ses politiques publiques, couvrant les domaines médico-sociaux, sanitaire, associatif, sportif et culturel. Le département s’engage également à intégrer l’ensemble des enjeux environnementaux dans ses opérations d’aménagement du territoire. Il entend maintenir et renforcer son action en faveur de la protection des espaces naturels sensibles et des espaces agricoles, de la lutte contre les pollutions et de la restauration des milieux naturels aquatiques.

Plan