La DGFiP se satisfait des très bons résultats du contrôle fiscal
Place croissante du numérique, offres dédiées aux entreprises et aux collectivités, maillage territorial plus efficace, Bercy dresse le bilan de l’année 2022.
Avec 451 milliards d’euros d’impôt selon le dernier rapport de la DGFiP, publié le 22 juin dernier, l’administration fiscale s’enorgueillit d’un bilan très satisfaisant pour l’année 2022 : des recettes en augmentations +12 % par rapport à l’année 2021. Les très bons résultats de la TVA, le principal impôt collecté en France (177 milliards d’euros, soit 20 milliards d’euros supplémentaires collectés en 2022), ainsi que ceux de l’impôt sur le revenu 110 milliards d’euros, soit 10 milliards d’euros supplémentaires en 2022 ! En 2022, 163 901 foyers ont payé l’IFI, un chiffre en augmentation. En conséquence, les recettes augmentent : 2,3 milliards en 2022, contre 2 milliards en 2021. L’augmentation du nombre de foyers fiscaux est un autre facteur à prendre en compte. Pour la première fois, en 2022, la France compte plus de 40 millions de foyers fiscaux. 55 % d’entre eux sont non imposables. Le seuil des 3 millions d’entreprises imposables a été franchi en 2022. Et l’impôt sur les sociétés a permis de collecter 87 milliards d’euros soit plus de 12 milliards d’euros de recettes complémentaires en 2022 par rapport à 2021.
Mieux cibler les contrôles fiscaux
Ces très bons résultats sont également le fruit des efforts de Bercy pour accroître l’efficacité de ses opérations de contrôle fiscal notamment grâce au recours croissant au datamining. En 2022, les montants mis en recouvrement après contrôle fiscal ont atteint un niveau inédit avec un total de 14,6 milliards d’euros, soit 8,2 % et 1,2 milliard d’euros de plus qu’en 2021. L’administration fiscale a encaissé 10,6 milliards d’impôts à la suite de ces contrôles fiscaux. En matière de contrôle fiscal, les résultats ont non seulement retrouvé leur niveau d’avant crise sanitaire mais ont dépassé ceux obtenus en 2019. Ces bons chiffres sont notamment le fruit du recours croissant au datamining pour mieux cibler les contrôles fiscaux, dans le cadre du projet informatique Ciblage de la fraude et valorisation des requêtes (CFVR). Fin décembre 2022, 52 % de la programmation totale du contrôle fiscal étaient issus de ce processus, au-dessus de l’objectif que s’était fixé l’administration fiscale : un contrôle sur deux. Le datamining a renouvelé en profondeur les méthodes de sélection des dossiers à contrôler. Il a par exemple rendu possible l’envoi en 2022, de plus de 3 000 courriers automatiques à des contribuables ayant omis de mentionner des revenus sur leur déclaration de revenus de l’année 2020.
Une collaboration étroite avec l’autorité judiciaire
Autre tendance forte en 2022 : la progression du nombre de transmissions au parquet (1 770 au total, en matière fiscale, dont 1 373 dénonciations obligatoires). La collaboration avec l’autorité judiciaire se traduit également par la conclusion de trois conventions judiciaires d’intérêt public (CJIP), par le Parquet national financier, dont une en matière de blanchiment de fraude fiscale. L’année 2022 a également été marquée par la coopération avec la direction générale des impôts ukrainienne, ainsi que l’identification et le gel des biens détenus par des personnes sanctionnées par l’Union européenne à la suite du déclenchement du conflit. La Direction générale des finances publiques a gelé 800 millions d’euros d’avoirs immobiliers sur un total de 1,3 milliard d’euros d’avoirs gelés par la France.
Mieux accompagner décideurs et particuliers
Pour accroître encore son rendement et développer ses offres de services, la DGFiP table sur sa réorganisation, commencée depuis 2019, visant d’une part à regrouper les petites trésoreries et d’autre part à renforcer sa présence de terrain, notamment en milieu rural. La mise en place de ce nouveau réseau de proximité (NRP) s’est poursuivie en 202 et la nouvelle offre de service des finances publiques envers les structures du secteur public local est désormais généralisée sur le territoire. Elle s’articule entre 435 services de gestion comptable (SGC), qui sont chargés du contrôle des comptes publics et 807 conseillers aux décideurs locaux (CDL). Ces cadres de proximité proposent un accompagnement et une aide à la décision adaptés et personnalisés, en particulier pour les plus petites communes. Sur plus de 12 000 élus interrogés, bénéficiant des prestations d’un conseiller aux décideurs locaux (CDL) depuis plus de trois mois, plus de 88 % se disent particulièrement satisfaits de cette nouvelle offre de service. Le développement du paiement de proximité auprès des buralistes agréés s’est poursuivi, avec près de 1 400 points de paiement supplémentaires et des horaires élargis. Ce réseau est donc désormais bien implanté sur le territoire, notamment dans les zones rurales et en outre-mer. Les usagers peuvent ainsi régler près de chez eux les impôts, amendes et factures des services publics locaux, dans 14 315 points de paiement implantés dans 7 098 communes, avec tous les moyens de paiement, y compris en espèces, dans la limite de 300 euros, et par carte bancaire.
La création de nouveaux services spécialisés
Cette reconfiguration a permis à l’administration fiscale de repenser son offre d’accueil avec la création des deux premiers centres de contact dédiés aux professionnels en 2021. En 2022, trois nouveaux centres sont venus compléter ce dispositif . Chaque centre regroupe entre 35 et 50 agents, qui répondent par téléphone et courriel aux demandes des usagers de l’ensemble des services des impôts des entreprises situés dans plusieurs départements. Ces nouveaux types d’organisation ont été élargis en 2022 à d’autres métiers, avec l’ouverture de deux centres de contact consacrés à la fiscalité des particuliers le 1er septembre 2022, à Angoulême et Nevers ainsi que d’un centre de contact dédié au paiement des amendes, inauguré le 1er octobre 2022 à Épinal.
Bâtir une nouvelle relation avec les entreprises
L’expérimentation menée dans les régions Hauts-de-France et Auvergne Rhône-Alpes dans le cadre de la loi pour un État au service d’une société de confiance (ESSOC) s’est achevée le 1er décembre 2022. Elle a notamment permis d’alléger la charge que peut représenter pour les petites entreprises la multiplication des contrôles administratifs, en introduisant une limitation de la durée cumulée des contrôles des PME réalisés par l’ensemble des administrations (URSSAF, DGFiP, DGDDI, DGCCRF…). En 2022, un nombre croissant de petites et moyennes entreprises ont eu recours au dispositif de l’accompagnement fiscal personnalisé, qui offre une plus grande sécurité juridique dans un contexte d’évolution constante des normes. Près de 1 400 entreprises ont ainsi été accompagnées, soit presque 500 de plus qu’en 2021, aboutissant à la délivrance de 425 rescrits et générant 850 réponses d’ordre général. Dans le cadre du partenariat fiscal dédié aux grandes entreprises et aux entreprises de taille intermédiaire (ETI), 66 partenariats et 72 protocoles ont été conclus avec des groupes. Par ailleurs, 90,8 % des entreprises sondées se sont dites satisfaites du fonctionnement du service partenaire des entreprises (SPE).
Accélérer la transformation numérique
La Direction générale des finances publiques s’est dotée début 2021 d’une délégation à la transformation numérique (DTNum), dont le rôle est de piloter la transformation numérique, de coordonner les actions conduites dans cette perspective, d’apporter une expertise aux services et de fournir les outils et plateformes technologiques nécessaires pour concrétiser les nombreux projets devant contribuer à cette transformation. La DGFiP a poursuivi en 2022 la réalisation de projets numériques centrés sur l’expérience des utilisateurs. Son objectif ? Mieux comprendre leurs besoins, pour anticiper leurs éventuelles difficultés d’utilisation du produit. La direction s’est fixée pour objectif que l’accessibilité de ses services en ligne et de ses applications soit suffisamment élevée pour n’exclure aucun agent ni usager de son offre de service. En 2022, on recense 40 millions de contribuables ayant créé leur espace personnel sur le site de Bercy, lequel a cumulé 262 millions de visites.
De nouveaux services en ligne
La DGFiP développe également de nouveaux services dédiés. Depuis le 17 novembre 2022, les propriétaires peuvent réaliser à partir de leur espace sécurisé, leur déclaration foncière, grâce à la mise en place d’une nouvelle fonctionnalité dans le service « Gérer mes biens immobiliers » : le parcours déclaratif. De plus, les services fonciers des finances publiques ayant repris la mission de liquidation des taxes d’urbanisme, il est désormais possible de déclarer les éléments liés aux taxes d’urbanisme en même temps que la déclaration foncière. Depuis le mois de mars 2022, un nouveau service permet de déclarer en ligne certaines cessions de droits sociaux (actions, parts de SCI ou de SARL) non constatées dans un acte. Un formulaire est désormais accessible dans l’espace personnalisé en ligne du contribuable, ce qui évite à l’usager une démarche auprès du service des impôts compétent pour acquitter les droits d’enregistrement relatifs à la cession. Le portail des successions vacantes, hébergé sur https://www.impots.gouv.fr/accueil, a été déployé en mars 2022. Grâce à un module de recherche en ligne, il permet de savoir si un pôle gestion des patrimoines privés a été nommé curateur d’une succession et de connaître l’état d’avancement de la gestion du dossier de succession. Il simplifie ainsi les démarches des usagers et de nombreux services de la direction.
Le recours aux techniques de l’intelligence artificielle
En outre, l’administration fiscale recourt de façon croissante aux techniques de l’intelligence artificielle pour exploiter ces données comme c’est le cas, par exemple, pour l’exploitation des photographies aériennes publiques de l’Institut national de l’information géographique et forestière afin de repérer les éléments bâtis non déclarés à l’administration fiscale dans le cadre du programme Foncier Innovant. Mais les techniques de l’intelligence artificielle permettent également à Bercy de bâtir des outils de prévention et de bâtir de nouvelles offres de service. C’est le cas de l’application Signaux Faibles qui permet de détecter de façon précoce les fragilités d’une entreprise, un facteur déterminant pour mettre en œuvre les aides adéquates avec pertinence et efficacité. L’enrichissement du modèle algorithmique Signaux Faibles s’est poursuivi en 2022, facilitant ainsi le ciblage des actions à mener pour aider l’entreprise avant qu’elle ne se trouve dans une situation critique. Parmi les 20 509 entreprises en difficulté ainsi détectées en 2022, 8 815 ont été analysées et 4 164 sélectionnées pour être accompagnées (soit en moyenne 41 entreprises par département). Fonctionnant sur la même logique que pour les entreprises, le modèle de détection des collectivités locales en difficulté a été rendu opérationnel en 2022. Il a par exemple facilité le ciblage des communes dans le cadre de la démarche d’information sur les possibilités de solliciter un acompte au titre du dispositif de soutien anti-inflation.
Référence : AJU009p7