« Nos voix pour elles « : Des avocates de la Conférence des bâtonniers au soutien des Afghanes

Publié le 24/04/2025 à 8h23

« Nos voix pour elles » : une formule simple au service d’une très grande cause. Des bâtonnières et vice-bâtonnières de France se sont unies pour soutenir les femmes afghanes dont les droits sont bafoués par le régime des talibans. Le collectif qu’elles ont créé porte leur parole.

"Nos voix pour elles ": Des avocates de la Conférence des bâtonniers au soutien des Afghanes
(Photo : ©AdobeStock/chompleam_2001)

 Depuis le 15 août 2021, date de la reprise de Kaboul et la réinstallation des talibans au pouvoir en Afghanistan, les femmes ont été progressivement effacées de la vie politique, professionnelle et sociale. Le « ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice » a multiplié les décrets-lois pour restreindre leurs droits, jusqu’à les empêcher depuis janvier 2025 d’apparaître aux fenêtres de leur domicile, dont la plupart sont désormais murées. Ceux, parmi les Occidentaux, qui ont cru naïvement que le régime des fondamentalistes islamistes avait évolué en 20 ans de guerre, opposent aujourd’hui un silence gêné à cet « apartheid de genre ».

Pour s’élever contre les sinistres directives des intégristes, la bâtonnière de Grenoble, Me Michèle Girot-Marc, a d’abord publié, avec quatre consœurs (1), une lettre ouverte signée par quelque 150 confrères bâtonniers. Elles y rappellent que les Afghanes ne sont plus autorisées à travailler, sortir sans un homme, parler à des amies, que les fillettes ne peuvent plus étudier au-delà de l’école primaire et sont vendues dès la sortie de l’enfance.

 « Bousculer les consciences et faire bouger les lignes »

L’idée d’aller plus loin a germé au bureau de la Conférence des bâtonniers de France, ses membres féminins ont ainsi créé le collectif « Nos voix pour elles » : « Nous souhaitons être les relais de ces femmes afin qu’elles soient entendues et que les nations se réveillent », explique l’ancienne bâtonnière de Meaux, Me Florence Fredj-Catel. « Nous voulons développer un réseau national, international, faire savoir ce que vivent les Afghanes, mais aussi toutes les femmes opprimées dans le monde, notamment les Iraniennes, bousculer les consciences et faire bouger les lignes. »

Le collectif, dont les membres apparaissent à la fin de la courte vidéo mise en ligne, espère enfin briser l’indifférence : « Nous comptons sur tous ceux susceptibles de nous aider, dont les parlementaires. » La magistrate Isabelle Lonvis-Rome, ex-ministre à l’égalité hommes-femmes et à présent ambassadrice pour les droits de l’homme, a rejoint le collectif. Il bénéficie également de l’aide précieuse de Raana Habibi, avocate réfugiée en France dès l’été 2021, avec son mari médecin et leurs deux enfants. Accueillie par Me Christine Maze, l’ex-bâtonnière de Bordeaux, Me Habibi est soutenue par ce barreau, l’un des 163 de France. Elle a traduit la vidéo que diffusent les comptes « Nos voix pour elles » sur LinkedIn, Instagram et Facebook.

 

(1) Me Girot-Marc a écrit la lettre avec la bâtonnière du Val-de-Marne, Yolaine Bancarel, la vice-bâtonnière de Lyon Sara Kebir, l’ancienne bâtonnière de Senlis Justine Devred, présidente de la commission liberté et droits de l’homme à la Conférence des bâtonniers, et l’ex-bâtonnière de Rennes Catherine Glon. Elle est consultable ici.

 

Plan