Un pas vers un métro parisien accessible au handicap

Publié le 16/01/2025
Un pas vers un métro parisien accessible au handicap
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D’ici 20 ans, l’intégralité du métro parisien pourrait être rendue conformes aux normes d’accessibilité à la faveur d’un immense chantier de 20 milliards d’euros. La région Île-de-France, la ville de Paris et l’association APF France handicap viennent de signer un pacte pour rendre le réseau du métro accessible aux personnes à mobilités réduites.

« Chantier titanesque », « accord historique » : l’automne dernier, la région Île-de-France, la ville de Paris et l’association APF France handicap ont signé un pacte pour rendre le réseau du métro accessible aux personnes à mobilités réduites, sujet mis en lumière par les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Seulement 25 % des stations ferrées dans Paris intramuros sont conformes. Compte tenu de l’ampleur du défi à relever, le projet « un métro pour tous » devrait s’étaler sur une vingtaine d’années et coûter 20 milliards d’euros.

Intensifier les progrès

La prise en compte des besoins spécifiques des personnes en situation de handicap a été améliorée sous l’effet de la loi n° 75-534 du 30 juin 1975 d’orientation en faveur des personnes handicapées, et de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. L’accessibilité du réseau de transport en commun francilien a fortement progressé sous l’effet de l’ordonnance n° 2014-1090 du 26 septembre 2014 relative à la mise en accessibilité des établissements recevant du public, des transports publics, des bâtiments d’habitation et de la voirie pour les personnes handicapées. Aujourd’hui, 290 gares sont accessibles, soit 5 fois plus en 8 ans, couvrant 96 % du trafic RER et de Transiliens. Pour le tramway, 100 % des lignes sont déclarées accessibles, et 100 % des lignes de bus à Paris. Pour les personnes avec une déficience visuelle, Île-de-France Mobilités et la RATP ont lancé un chantier de sonorisation des rames de métro les plus anciennes. En outre, se développent la formation d’agents en station, l’installation de manchons en braille ou de panneaux plus lisibles.

Le point noir du métro parisien

Le bilan n’est pas aussi positif pour Paris intramuros et le métro parisien. Si 56 % des stations ferrées sont accessibles en Île-de-France, le taux tombe à 25 % des stations ferrées dans Paris intramuros. Ne sont accessibles que les stations des RER A, B, D et certaines de la ligne C, la ligne 14, les prolongements des lignes 4, 11 ainsi que toutes les stations de tramway. Tous les futurs prolongements le seront ainsi que les quatre nouvelles lignes (15, 16, 17 et 18) construites en petite couronne.

Un public de plus en plus large

Le public concerné par l’accessibilité est de plus en plus nombreux. Les voyageurs en question ne sont pas que ceux porteurs d’un handicap physique. Ils comptent aussi tous les publics empêchés ou entravés dans leur mode de déplacement au quotidien. Ainsi, 18 % de la population française vit avec une ou plusieurs déficiences. Sont concernées les personnes âgées, or l’on sait que celles de plus de 65 ans représenteront 25 % de la population française d’ici 10 ans. Sont également incluses les 2,5 millions de personnes circulant avec poussette et les 700 000 femmes enceintes. Enfin, les voyageurs avec bagages, dont presque 100 millions de touristes étrangers accueillis en France en 2023, complètent le tableau de l’accessibilité dite universelle recherchée.

La priorité de la prochaine décennie

Le Conseil régional d’Île-de-France s’est engagé à participer à hauteur du tiers du coût de cet investissement estimé à 20 milliards d’euros sur une vingtaine d’années. L’État, la mairie de Paris et toutes les collectivités locales concernées sont invitées à participer au financement de ce projet. Des « assises du métro pour tous » ont ainsi été organisées afin de tracer la feuille de route commune et formaliser la gouvernance de suivi du projet de Métro pour tous. « Pouvoirs publics, société civile, citoyennes et citoyens, nous avons toutes et tous une opportunité historique d’avancer vers une société réellement inclusive, une opportunité historique ET une responsabilité historique ! Pas de société inclusive sans accessibilité ! », a affirmé Pascale Ribes, présidente d’APF France handicap. « L’accessibilité n’est pas une option mais un droit fondamental, la condition sine qua non à la lutte contre les discriminations et les injustices, à l’exercice des autres droits. Elle est une nécessité pour les personnes en situation de handicap mais elle confère un confort de vie notable à bien d’autres publics : les personnes âgées, les personnes qui circulent avec une poussette, les femmes enceintes, les touristes avec bagages, etc. À ce titre, le Pacte pour un métro accessible est un engagement à améliorer et faciliter la vie de chacune, chacun ! »

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