Explosion rue de Trévise : Les associations de victimes démentent avoir bloqué l’accord

Publié le 23/12/2021

Comme nous le révélions dès le 14 décembre, les victimes de l’explosion survenue il y a 35 mois rue de Trévise à Paris ne seront pas indemnisées d’ici à la fin de l’année. La maire de la capitale, Anne Hidalgo, a imputé aux associations le report de la validation de l’accord-cadre. Ce que leurs représentantes démentent formellement.

Explosion rue de Trévise : Les associations de victimes démentent avoir bloqué l'accord
Photo : ©AdobeStock/GinaSanders

 Le « miracle de Noël », que nous évoquions ici mardi 14 décembre, ne s’est pas produit. Les quatre familles endeuillées et les 66 blessés, dont la vie a basculé le 12 janvier 2019 dans le IXearrondissement, ne percevront pas en 2021 les indemnités attendues depuis bientôt trois ans. L’engagement pris le 13 septembre dernier par la municipalité, réitéré le 4 octobre dans la presse et le 18 novembre devant le Conseil de Paris, a fait long feu. Pire : l’accord-cadre permettant la répartition et le versement de l’argent n’a pas été finalisé le 22 décembre, comme initialement prévu.

Selon Anne Hidalgo, invitée jeudi 23 décembre sur BFMTV, ce sont « les associations de victimes et les victimes » qui ont freiné le déblocage du dossier car elles « préfèrent prendre quelques jours de plus pour avoir un bon accord ». La charge a provoqué l’indignation de leurs représentantes, notamment de la présidente de VRET*, Linda Zaourar : « Dans la mesure où nous n’étions pas invitées à la médiation du 22, j’ignore comment nous aurions pu nous opposer à la validation de l’accord-cadre ! »

Une nouvelle médiation le 5 janvier 2022

 A Jean-Jacques Bourdin qui l’interviewait, la maire de Paris a par ailleurs précisé que « le gouvernement et le Premier ministre Jean Castex » étaient à la table des négociations. Ce qui, au mieux, démontre sa méconnaissance des faits : le médiateur n’avait réuni que les payeurs (la Ville, GRDF, le syndic de copropriété du 6, rue de Trévise et les assureurs) et les avocats des victimes. Même le préfet de Région Marc Guillaume était absent. Et, comme le confirme l’un des participants, « c’est la mairie, et elle seule, qui a bloqué l’accord ».

Les associations Trévise Ensemble et VRET, ou la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac) n’ont aucune raison objective de ralentir un processus autorisant le règlement des 20 millions d’euros promis par l’édile, ainsi que des autres sommes qui abonderont le fonds d’indemnisation. Celles-ci viendraient en aide à des personnes dans le dénuement : certaines familles se battent pour payer les frais médicaux, quand ce n’est pas tout bonnement leur loyer.

Face à l’obstruction de la Ville, le médiateur a fixé au 5 janvier le nouveau rendez-vous, soit 7 jours avant la 3e commémoration de l’explosion. Aussi, quand Anne Hidalgo soutient sur BFMTV que l’argent pourrait être versé « avant le 12 janvier », ajoutant « je l’espère évidemment », elle s’engage à nouveau en sachant que l’échéance sera impossible à honorer.

Les avocats eux-mêmes finissent par s’interroger : « Fait-elle semblant ? Y a-t-il réellement une volonté d’aller jusqu’au bout puisque, à chaque fois, il y a blocage ? » questionne l’un d’eux. « Dans la meilleure hypothèse, le règlement n’interviendra pas avant mars ou avril 2022 », prédit un conseil. En attendant, Dominique Paris, la présidente de Trévise Ensemble, Linda Zaourar, son homologue de VRET, et Sophia Seco, directrice de la Fenvac, vont demander à rencontrer Anne Hidalgo.

 

* Victimes et Rescapés de l’Explosion de la rue de Trévise

 

 

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