Plusieurs personnalités dont JL. Mélenchon, T. Portes et D. Obono visés par une plainte pour apologie du terrorisme
Une association a décidé de saisir le parquet national antiterroriste (PNAT) d’une plainte pour apologie du terrorisme contre plusieurs figures politiques françaises, partis et associations, essentiellement de gauche, pour leurs prises de position publiques à la suite de l’attaque terroriste du 7 octobre contre Israël. Explications.
L’association Jeunesse Française Juive vient de déposer, le 19 janvier dernier, 41 plaintes et signalements (article 40 du code pénal) auprès du parquet national antiterroriste (PNAT) pour apologie du terrorisme (article 421-2-5 du Code pénal).
Elle vise notamment Jean-Luc Mélenchon (LFI), Danièle Obono (LFI), Thomas Portes (LFI), Philippe Poutou (NPA), Olivier Besancenot (NPA). Des partis et associations sont également mis en cause : le NPA, Révolution permanente, le Parti des indigènes de la République, le collectif Palestine vaincra, Perspectives musulmanes, le Média musulman etc. On trouve enfin des personnalités telles que le journaliste Taha Bouafs, l’influenceur Dylan Thiry, le militant antifasciste Raphaël Arnault, la sociologue Gwenola Ricordeau ou encore l’idéologue d’extrême droite Alain Soral.
Ce que leur reproche l’association ? D’avoir tenu publiquement des propos à la suite des attentats du 7 octobre relevant à ses yeux du délit d’apologie du terrorisme tel que défini par l’article 421-2-5 du code pénal :
« Le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l’apologie de ces actes est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.
Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 100 000 € d’amende lorsque les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne ».
Le Hamas, un mouvement de résistance ?
Ainsi, Danièle Obono, députée LFI, interrogée par Jean-Jacques Bourdin le 17 octobre sur le Hamas :
« —JJ. Bourdin : Donc c’est un mouvement de résistance ?
—Obono : Oui. Qui se définit comme tel et qui est reconnu comme tel par les instances internationales.
—Bourdin : c’est un mouvement de résistance, c’est ce que vous pensez ?
—Obono : Oui Monsieur ».
À Thomas Portes, il est reproché ce tweet :
Honteux. Engagé dans un soutien aveugle au gouvernement d’extrême-droite israélien, la France a ce matin procédé à l’arrestation de la résistante palestinienne Mariam Abu Daqqa. Elle est menacée d’expulsion. Je demande sa libération immédiate et renouvelle mon soutien aux… pic.twitter.com/v4WcG9bxrU
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) October 16, 2023
L’association rappelle à ce sujet que Mariam Abu Daqqa est représentante du FPLP, organisation classée terroriste (lire à propos du recours devant le Conseil d’Etat pour contester son expulsion nos articles ici et là).
S’agissant de Jean-Luc Mélenchon, deux propos sont visés :
*Le premier a été prononcé lors d’une interview : « Le Hamas est donc sorti dans une action de guerre conte Israël parce qu’il y a une guerre entre les Palestiniens et les Israéliens et c’est le sujet de tout ce qui se passe là-bas ». Ce qui est critiqué c’est le fait de parler de guerre et non pas d’acte terroriste.
*Le second à la fin d’un discours. « Vive Gaza ! Gloire éternelle à ceux qui résistent ! »
Une cinquantaine d’avocats au soutien de la plainte
Cette association qui regroupe environ 150 membres a été officiellement créée le 7 octobre 2023 pour lutter contre l’antisémitisme, combattre le négationnisme et représenter les citoyens français de confession juive. « Depuis l’attaque du 7 octobre, les actes antisémites en France ont augmenté de près de 1000% selon un toute récente enquête publiée par le Parisien. Ces actes ne peuvent être isolés de la couverture médiatique et politique qui a été faite des événements en Israël », explique Raphael J. Attia, porte-parole de l’association.
L’objectif consiste donc à ce que la justice se prononce sur les propos visés.
Elle est défendue par Me Anthony Reisberg, lequel, fait inhabituel, a été rejoint dans son action par des dizaines d’avocats. Ils sont à ce jour près de cinquante à porter cette action, dont Me Olivier Pardo et Me Sarah Saldmann.
Référence : AJU416611