Réinventer les centres villes du Grand Paris

Publié le 14/03/2018

Avec les conclusions des travaux conduits fin 2017, les contours de l’opération « centres villes vivants » de la Métropole du Grand Paris se dessinent progressivement. Face à la disparition des petits commerces et aux transformations des centres de nombreuses communes, ce programme a pour objectif de revitaliser l’espace urbain des villes qui souhaiteront participer.

Le 15 décembre 2017, le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, annonçait son plan « Action cœur de ville » à Rodez. Un premier pas pour repenser les dysfonctionnements responsables du phénomène de désertification des centres villes mis en lumière depuis quelques années. Pour Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris (MGP), ce plan n’est cependant pas suffisant car il se limite aux villes moyennes en zones rurales. Sur les territoires de la Métropole, on recense déjà une quarantaine de villes de moins de 20 000 habitants confrontés à la paupérisation de leurs centres villes. Les symptômes de ce « mal des centres villes » sont bien connus : une disparition progressive des commerces de proximité et un renchérissement des loyers pour les baux commerciaux, concurrence des grandes surfaces et du e-commerce, dégradation du parc de logement, le tout souvent accompagné d’un aménagement urbain peu convivial faute d’investissements. À son échelle, la Métropole a donc souhaité lutter contre ces situations en lançant l’initiative « centres villes vivants », le 18 mai 2017.

« Les centres villes sont des piliers de l’attractivité économique de nos villes et de la MGP. Ce sont des lieux de vie, de consommation, de rencontres et d’échanges. Leur vitalité est essentielle pour tous les habitants et usagers de la Métropole », expliquaient Patrick Ollier et Jean-Marc Nicolle (maire du Kremlin-Bicêtre (94) et conseiller métropolitain en charge du dossier) dans une tribune partagée.

Peu de temps après, les maires des 131 communes avaient été saisis afin d’installer un groupe de travail dédié à même de rassembler municipalités, agences d’urbanismes, établissement et opérateurs de l’État et acteurs des centres villes.

À l’issu de quatre mois de travaux, le président de la Métropole a présenté le 16 janvier dernier le dispositif qui permettra d’accompagner dès le printemps 2018 les communes qui le souhaitent. Avec à la clé, une première enveloppe budgétaire de 5 millions d’euros que la MGP apportera via la mise en place d’un Fonds d’intervention métropolitain de soutien au commerce, à l’artisanat et aux services (FIMACS). « La Métropole des maires aide les maires de la Métropole. Notre ambition est de construire une métropole du XXIe siècle attractive, rééquilibrée et résiliente, au rayonnement mondial  », détaillait Patrick Ollier. Le président de la Métropole a montré son intérêt pour le sujet à maintes reprises et ce n’est pas une coïncidence si le programme se situe dans la continuité de la loi qu’il avait déposée en 2005 concernant le droit à la préemption des communes en matière de baux commerciaux.

Prochaine étape, un appel à manifestation d’intérêt adressé aux communes et EPT pour inviter ceux qui seraient intéressés à mettre en place un partenariat. Les résultats de cet appel seront dévoilés à la mi-mars lors du Salon international des professionnels de l’immobilier MIPIM de Cannes. L’objectif avoué est aussi de rassembler tous les acteurs potentiels en matière de financement : EPT, institutions d’ingénierie urbaine ou commerciale, chambres consulaires, agences d’urbanisme, bailleurs publics et privés, associations de commerçants ou même entreprises privées.

Une fois les villes candidates désignées, des contrats métropolitains de développement seront conclus. Ils seront les outils de pilotage personnalisé qui désignent les engagements réciproques qui seront mis en œuvre. Dans les faits, les contrats devraient s’articuler autour de cinq grands objectifs. Il s’agira tout d’abord de développer des outils d’action pour préserver le commerce de proximité et l’artisanat  ; de faire en sorte que le centre ville soit accessible à tous les usagers  ; puis de renforcer l’offre résidentielle par un soutien à l’offre de logements ; la préservation du cadre de vie est aussi un point essentiel, avec l’intégration d’éléments de nature, de paysage et de confort dans l’espace public  ; enfin, il faudra mettre en place une animation des centres villes et un développement des services à la population. Dernier point du programme, un observatoire métropolitain des centres-villes sera installé d’ici juillet 2018 afin d’étudier l’évolution des centres villes et l’impact des contrats métropolitains. Les travaux de cet observatoire seront également une source de connaissances et une mine d’informations qui pourront être exploitées par les communes pour leur développement.

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