Paris (75)

Jacques Garcia assure l’avenir du château de Champ-de-Bataille

Publié le 02/06/2023

Jacques Garcia assure l'avenir du château de Champ-de-Bataille

Écran de cheminée d’époque Louis XVI, en bois laqué bleu rechampi gris, estampillé Georges Jacob, réalisé pour le petit appartement de Marie-Antoinette, adjugé 254 000 €.

Sotheby’s/Château de Versailles

« Mon histoire avec le Champ-de-Bataille est une histoire d’amour et de dévotion », proclame Jacques Garcia, qui a acquis ce domaine en 1992. « Le château et ses jardins ont été l’œuvre de ma vie et je suis fier d’avoir pu les partager avec mes amis et le public. » Afin d’assurer l’avenir de cette demeure historique dont il s’est fait, avec talent, l’héritier, le décorateur a mis en vente soixante-quinze meubles et objets par l’intermédiaire de Sotheby’s. Le total de cette vacation, qui s’est déroulée le 16 mai 2023, s’est élevé à 8 millions €.

« Il n’a pas été facile de me séparer de ces pièces, mais je suis heureux de voir l’avenir du domaine assuré pour les années à venir », a confié Jacques Garcia. Celui-ci peut s’enorgueillir de voir certains de ses objets retourner à Versailles, comme cet écran de cheminée d’époque Louis XVI, en bois laqué bleu rechampi gris, estampillé Georges Jacob, réalisé pour le petit appartement de Marie-Antoinette et qui a été adjugé 254 000 €. Plusieurs pièces ont été préemptées par les musées nationaux : une table console en bois doré d’époque Régence, réalisée pour Léopold Ier, duc de Lorraine ; une commode d’époque Louis XV, livrée à la reine Marie Leszczynska pour le Château de Compiègne, et un plateau à écrire en acajou provenant du Garde-Meuble privé de la reine Marie-Antoinette.

Royal, Jacques Garcia ! Sans doute, mais uniquement pour le décor. On jurerait par exemple que, dans le grand salon, les colonnes égyptiennes en albâtre, le vase grec, le buste dont le jumeau est à Versailles, ont de tout temps résidé ici. « Si l’esprit « grand siècle » a survécu au point de s’incarner encore ici ou là, ce ne peut être que sous des formes renouvelées. Ce que je propose, c’est une version personnelle de cet esprit, et inscrite dans la modernité. Mansart faisait du Mansart ; moi, toutes proportions gardées, j’essaie d’être moi-même », affirmait-il il y a quelques années à Franck Ferrand. Ce credo ressemble au personnage : un mélange de simplicité et de confiance en soi. Garcia sait d’où il vient, ne s’en cache pas ni n’en tire aucune vanité. Il se qualifie de chineur ; mais quel chineur ! Depuis ses débuts, jusqu’à Champ-de-Bataille, il a tout conservé, tout accumulé pour donner le meilleur : à la juxtaposition des objets, il ajoute un goût certain. Chaque objet, chez lui, a une histoire. L’odeur de l’incendie des Tuileries, que l’on trouve dans une tenture jamais ouverte avant lui, en est un exemple. Ou cette paire de vases monumentaux en porcelaine dure de Sèvres, aux monture de bronze doré, datant de 1797 et vendue 825 500 €. Ou enfin les meubles du salon en bois sculpté et doré d’époque Louis XVI, provenant du château de Fontainebleau, estampillés Georges Jacob, qui ont atteint 825 500 €. Autre curiosité : le présentoir cylindrique orné de camées représentant les Rois et les Reines de France, réalisé vers 1820, en hommage aux grands hommes et femmes qui ont fait la France.

Sotheby’s, Paris, 76, Rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008

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