La folie Francis Bacon

On l’avait ici annoncé. C’est bien l’année Francis Bacon ! La nouvelle se confirme à travers l’exposition « Bacon en toutes lettres », prévue à Beaubourg en septembre prochain et la parution dans la collection blanche de Gallimard de « Bacon », signé Franck Maubert.

En attendant, il y a Bacon selon Maubert…

En à peine 140 pages d’un minuscule format édité dans la collection Blanche de Gallimard, Franck Maubert signe un grand livre profond sur l’artiste devenu tôt pour lui une « obsession secrète ». Franck Maubert, alors journaliste au Point, a rencontré en 1979 Francis Bacon dans son atelier du 7 Reece Mews à Londres. C’est cet épisode qu’il raconte et ses autres rencontres au Colony Room ou au Bar de l’Hôtel Pont Royal à Paris. Au-delà des descriptions et des intimités dévoilées, il y a deux itinéraires qui se croisent : Franck Maubert à la recherche de l’homme-artiste-énigme et Bacon artiste qui donne à voir l’homme comme il le perçoit, déformé, en prise à sa propre violence. Bacon c’est aussi l’homme des livres dans lesquels il puise son inspiration, l’homme des rires, des fantaisies, des excès, c’est encore l’artiste des formules : « On ne peut pas parler de la peinture », disait-il comme un leitmotiv. Franck Maubert s’en veut, impressionné par cette sentence, de n’avoir pas osé lui poser la question de la « couleur » évidemment centrale. Avec Bacon il a évoqué Velasquez, Giacometti. Livre témoignage, écrit par un passionné d’art (voir ses incises notamment sur Pontormo ou El Greco) pour qui la révélation a été instantanée et profonde : « La première fois que j’ai vu une de ses œuvres, j’ai tout de suite su que j’aimerais Bacon. Ce jour-là ma vision de la peinture a changé, a été bouleversée ». Il n’est pas le seul.

L’exposition en septembre à Beaubourg !

Comme l’indique le site officiel du Centre Pompidou l’exposition Francis Bacon s’inscrit « dans la suite des monographies consacrées à Marcel Duchamp, René Magritte, André Derain ou encore Henri Matisse (…) et la relecture des œuvres majeurs du XXe siècle ». On est donc avec Francis Bacon, qui s’en étonnera, sur du lourd et du sommet. La dernière grande exposition française de l’artiste eut lieu en 1996 au Centre Pompidou justement. On cite encore le Centre Pompidou qui annonce un parcours en six salles réunissant « des peintures de 1971 – année de la rétrospective que lui consacrent les galeries nationales du Grand Palais – à ses dernières œuvres en 1992. Didier Ottinger assure le commissariat de l’exposition qui explore de façon inédite l’influence de la littérature sur la peinture de Francis Bacon ». Le thème original conduira dans une exploration croisée de l’œuvre exposée de Bacon et la littérature. On est impatient de voir tout cela. Hélas, septembre, c’est loin… Il va falloir encore attendre…