L’AFP argentique

Publié le 24/09/2021

Ce cliché, pris par un photographe de l’AFP, « Des gardes ouvrent les portes du Jardin des Tuileries en novembre 1944 », est estimé 300/500 €.

Digard

Pour la première fois depuis la libération de Paris, des gardes ouvrent les grilles du jardin des Tuileries. La brume de l’automne masque un peu les premiers arbres, tandis que deux gardes enveloppés dans leur pèlerine poussent avec force les lourdes grilles. Nous sommes en novembre 1944, un photographe a fixé l’événement à partir de son objectif. Nous ignorons son nom, mais nous savons qu’il appartenait à la toute jeune Agence France Presse, autrement appelée l’AFP. Celle-ci venait d’être créée par une ordonnance prise le 20 août 1944, cinq jours avant l’entrée du Général Leclerc avec ses troupes, dans Paris. Depuis, le fonds photographique de l’agence regroupe plus de 15 millions de photos. Sur ce nombre elle compte 6 millions d’images argentiques, prises entre les années 1920 et 1997. Cette scène prise devant les Tuileries en fait donc partie. L’épreuve sera mise en vente chez We Are, et sur le site de Digard (via la plate-forme française Drouot) et sur la plate-forme américaine Artsy, avec une estimation de 300/500 €.

L’AFP lance donc sa première vente aux enchères avec quelque 200 photos tirées de son fonds argentique. Selon Marielle Eudes, directrice de la Photographie AFP, « les photos mises en vente sont pour certaines de véritables surprises photographiques, pour d’autres, autant de moments emblématiques, qui ont fait l’actualité internationale du siècle dernier ». Certaines sont devenues culte, non seulement grâce à la qualité des images, mais encore du fait d’actualité qu’elles illustrent. Martin Luther King saluant ses partisans le 28 août 1963 sur le Mall de Washington DC lors de la « Marche sur Washington » vaut ainsi 400/600 €. Chaque cliché représente l’histoire ; la représentation sur cette photo de Martin Luther King, n’est pas en elle-même un exploit ; elle traduit un moment. La position saisie du cycliste néerlandais Gerben Karstens qui venait de faire une chute, face au peloton qui fonce sur lui, immortalise un moment fortuit. C’était le 10 juillet 1977, lors de la 8e étape du 64e Tour de France, entre Angers et Lorient. Les journaux sont toujours friands de ces images spectaculaires. Ce cliché pris par Daniel Janin est estimé 500/700 €. Gerben Karstens n’a pas été renversé par les autres coureurs, mais il cessa d’être professionnel en cette année 1977. On rapporte qu’il était très drôle. Son jeu favori était d’attraper des cônes de circulation sur le bord des routes de s’en coiffer tout en roulant. Hélas, le photographe ne l’a pas vu…

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