L’art en Lausanne, son Musée Olympique et ses cafés historiques

Publié le 03/11/2022

Affiche de l’exposition « Riding the Olympic wave » au Musée Olympique de Lausanne. Jusqu’au 5 mars 2023

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Plateforme 10, le quartier des arts

Si vous arrivez à Lausanne de Paris en train par le Lyria (3h40 sans changement), vous ne pouvez pas, juste avant l’entrée en gare, ne pas voir ce colossal et très minéral ensemble architectural qu’est Plateforme 10. En place, des hangars et rails de réparation des trains vaudois et le stationnement du mythique Venise-Simplon-Orient-Express ; ce nouveau quartier héberge le MCBA, le Mudac, et Photo Élysée.

Exit le Palais de Rumine de la place de la Riponne qu’il occupait depuis 1906, le musée Cantonal des Beaux-Arts s’invite en cœur de ville, à quelques mètres de la gare, dans un ensemble contemporain et audacieux. Près de 150 mètres de long sur 22 mètres environ de haut et de large, pour accueillir des collections multi-centenaires. Dans l’ancienne halle aux locomotives, ciment, briques en béton prédominent en des dispositifs techniques propres à assurer une conservation maximale des œuvres.

Baigné de lumière par l’immense verrière, le hall d’entrée donne le ton de la mutation artistique avec une œuvre du sculpteur Giuseppe Penone, un arbre de bronze, granit et or haut de 14,5 mètres.

Au gré des salles, le visiteur parcourt les siècles : peinture religieuse italienne et hollandaise ; les portraits du siècle d’or avec des œuvres de Nicolas de Largillierre et Hyacinthe Rigaud ; l’exotisme du XVIIIe siècle avec des peintres suisses comme Louis Ducros et Jacques Sablet ; le triomphe du réalisme au XIXe siècle avec François Diday, des Alexandre Calame et l’école de Barbizon ;  l’impressionnisme et le post-impressionnisme avec les artistes nabis, dont le Suisse Félix Valloton ; l’avant-gardisme, avec des sculptures de Giovanni Giacometti et des toiles très chargées en peinture de Jean Dubuffet.

Au second étage, l’abstraction gagne avec toutes les œuvres et les artistes des années post 1950. Il n’y a pas le travail de Pierre Soulages ici ; mais il pourrait y être, et les toiles « virage et dérapage » de Claudia Comte laissent éclater un noir aussi charbonneux et travaillé que celui de l’Aveyronnais.

Au fil des pièces, l’évolution est de plus en plus réaliste et politique, en liaison avec les grands drames humains du XXe siècle. Kader Attia s’intéresse et témoigne des blessures à réparer avec des bustes en bois de « gueules cassées », ces soldats défigurés de la guerre de 14-18. Alfredo Jaar crée des sculptures épurées, qui sont semblables à des boîtes d’archivage ou à des tombes : un mémorial pour les Rwandais massacrés en 1994. Les différentes luttes contre le communisme, le fascisme se révèlent en des œuvres criantes de vérité et de révoltes politiques.

Le Musée Olympique de Lausanne

Une situation de rêve

À Ouchy, sur le bord du lac, le musée a une vue exceptionnelle sur le lac Léman, les montagnes françaises et Évian. Dans un immense parc agrémenté de sculptures et d’arbres centenaires, le bâtiment moderne se fond parfaitement dans le paysage et ne dénature en aucune façon un cadre idyllique. Une forme inspirée du mouvement d’un athlète réunit le personnel du Comité International Olympique (CIO), les objets des collections internes qui sont tellement nombreux que les pièces tournent afin d’être vues de tous et surtout de ne pas être trop impactées par l’exposition au grand jour.

Une histoire récente

Si les Jeux olympiques remontent à l’Antiquité, ceux-ci possèdent leur propre musée depuis 1993, date à laquelle la capitale du canton de Vaud est devenue la ville olympique par excellence. Ce musée présente les piliers de l’olympisme (art, culture et sport) et si d’emblée on y accède par les jardins en contrebas ou la piste de 100 mètres pour les sprinters, curieusement on ne parle pas que sport dans ce musée mais plutôt histoire, émotions, souvenirs, anecdotes. On doit à Pierre de Coubertin, rénovateur des JO et créateur du CIO, l’idée de ce musée qui s’est concrétisée en 1993, dans un climat de paix et d’union des sports à travers le monde.

Une richesse visitée par plus de 300 000 personnes chaque année !

Hors du commun, ce bâtiment abrite des expositions temporaires, d’autres interactives, des films et documentaires de toutes les époques ; mais surtout, une collection riche de 1 500 objets qui présente l’origine, les compétitions et l’esprit des athlètes.

Trois niveaux où l’émotion règne

Des médailles à profusion, les torches olympiques depuis leur création ; mais surtout des équipements sportifs donnés aux musées par les champions eux-mêmes. Les écrans géants montrent le slalom géant d’Albertville ou le parcours de saut d’obstacles ; les micros et films permettent d’entendre les voix des présidents ouvrant les jeux de manière solennelle. Plus loin, le maillot d’un footballeur, les baskets d’un handballeur, la pagaie d’un kayakiste… Tout le matériel, les vêtements portés par les athlètes lors des jeux, peut être donné par les hommes et les femmes qui veulent ainsi apporter un témoignage de l’histoire de l’olympisme, offrir au grand public une petite part de leur victoire.

Le plus émouvant est sûrement la salle entière d’écrans qui retracent pleurs ou joies à l’obtention du précieux record. À travers ces images, on mesure mieux le travail, les privations, la souffrance physique et morale que nécessite la montée sur un podium. Et d’admirer encore des vies entières consacrées au dieu « sport » pour le plus grand bonheur de tous.

3 000 m2 et 150 écrans pour vivre une expérience riche en émotions, pour vivre les moments les plus captivants de l’histoire de l’olympisme, vibrer avec les champions, pleurer ou crier de joie avec eux.

• Musée Olympique, Quai d’Ouchy 1, 1006 Lausanne, Suisse

Des cafés historiques

Ils sont nombreux à Lausanne (plus d’une quarantaine !) et la population locale aime s’y retrouver pour un simple café ou un verre de fendant, un repas plus conséquent de papet (ce saucisson vaudois proche de notre saucisse de Montbéliard), servi avec pommes de terre et poireaux.

Le Barbare, dans les escaliers couverts entre cathédrale et Palud, est célèbre pour ses délicieux chocolats chauds à boire en terrasse.

Le Café du Grütli est très animé, et son style bistrot authentique se loge dans un bâtiment dont les premières fondations remontent à 1340. C’est au XIXe siècle que l’établissement se mue en café avec une fidèle clientèle du parti socialiste suisse qui y venait pour ses réunions politiques. Le papet vaudois est à 29,50 FS, à moins de préférer la salade accompagnée d’une tomme vaudoise passée au four (24 FS). En automne, le gibier est présent avec des médaillons de chevreuil, des cocottes de sanglier ou du rôti de cerf ; des plats délicieux servis avec des spätzle, une poire pochée, des châtaignes pour respecter la tradition. Ou optez pour un repas « évasion montagnarde » avec une fondue moitié-moitié, comme disent les Suisses ; c’est-à-dire une fondue composée à 50 % de Gruyère et à 50 % de Vacherin Fribourgeois à 30,50 FS. Friands de glaces, les Helvètes terminent le plus souvent leur repas sur une note givrée : alors au choix, coupe de sorbets et crèmes glacées ou tarte Tatin avec une boule de glace.

Tout le repas s’accompagne de fendants des vignobles de Vaud, dont l’appellation la plus grande est celle de Lavaux, connue pour son ensoleillement et ses cépages de Chardonnay et de Chasselas extrêmement frais et fruités.

• Le Barbare, Escalier du Marché 27, 1003 Lausanne, Suisse

• Le Café du Grütli, Rue du Général-Dufour 16, 1204 Genève, Suisse

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