L’attaque de la diligence

Publié le 24/06/2022

L’attaque d’un convoi par des Indiens, Léon Reni-Mel. Vendu 10 496 €

Artcurial

La conquête de l’Ouest américain, si elle a été accomplie avec du sang, du feu et des larmes, s’est inscrite dans l’histoire, la littérature, la peinture et le cinéma. John Ford y est pour quelque chose. Son film, La Chevauchée fantastique, tourné en 1939, est entré dans la légende, davantage grâce à sa réalisation que pour son scénario. Considérée comme un modèle du genre, « l’attaque de la diligence » n’a jamais été surpassée. La séquence dure huit minutes et 48 secondes. Mais quel souffle ! Les « Indiens » n’y ont évidemment pas le beau rôle, d’autant plus qu’ils sont censés appartenir à la tribu des Apaches, réputés féroces. Ils ont, dans ce film, été interprétés par des Navajos, souvent en guerre contre les Apaches.

Il est indéniable que le sang, le feu et les larmes ont véritablement marqué les jeunes esprits. Les attaques des chariots à bâche, les covered wagon, et celles des diligences ont ainsi inspiré les peintres. Un certain F. Cante a réalisé en 1880, une scène similaire (16 x 32 cm), qui a été adjugée 6 560 € par Artcurial lors de la dispersion de la collection « Les Amérindiens vus par les Européens (1800-1960) », d’Isabelle et Hervé Poulain. Cette toile avait été exposée en 2017, à La Rochelle, au musée du Nouveau-Monde et musée des Beaux-Arts, au cours d’une exposition titrée : « Le scalp et le calumet. Imaginer et représenter l’Indien en Occident du XVIe siècle à nos jours ». « Cette scène panoramique est peinte à la manière d’un miniaturiste, explique l’expert. Il est à noter que les fonds sont traités avec réalisme et participent à la dramatisation de la scène, comme chez John Ford, alors qu’ils sont estompés et schématisés chez Remington et sans incidence sur l’action ».

La collection Poulain comprenait une autre toile inspirée par le même thème : L’attaque d’un convoi par des Indiens, par Léon Reni-Mel, qui a été vendue 10 496 €. Celle-ci avait également été exposée comme la précédente à La Rochelle. Cet artiste était peintre des Armées. Cette œuvre reçut en 1957 le prix « Sandford Saltus », du nom d’un artiste américain ayant fait donation en 1910 à l’Académie des Beaux-Arts de Paris d’une rente allouée annuellement pour récompenser l’auteur d’un tableau de bataille. Pour réaliser le sien, Reni-Mel s’est inspiré de La déroute de Saint Romain, le chef-d’œuvre du peintre florentin Paolo Uccello. C’est à cet instant que l’on retrouve John Ford qui, lui, s’est inspiré de Frederic Remington et de Charles Schreyvogel, tous deux spécialisés dans la description de l’Ouest américain.

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