Le Mas de Fontefiguières

Publié le 31/08/2016

Le Mas de Fontefiguières, un hôtel-chambres d’hôtes éco-responsable dont la philosophie de vie est toute tournée vers le bien être dans sa globalité ; un lieu pour se déconnecter, réapprendre la vie différemment.

À 1h30 environ d’Aix-en-Provence, la beauté des villages de l’arrière-pays est encore préservée et entre les altitudes des Alpes-de-Haute-Provence, le charme du Luberon, on est vite séduit, envoûté par ces contrées décrites et admirées par Jean Giono. Proche de Manosque et de Forcalquier, dans une petite vallée encore agricole avec des troupeaux de moutons qui y paissent, le Mas de Fontefiguières est une pause détente troublée seulement par les tintements des cloches des ovins.

De l’ancien hôtel-restaurant déclaré insalubre, il ne reste plus que la structure de base, le couple Laurence et Philippe Focard de Fontefiguières, qui a repris le lieu en 2011, ayant réalisé plus de deux ans et demi de travaux pour élaborer le projet qui lui tenait à cœur. Le bâti est tout en longueur, à l’image de la bergerie d’origine, avec des parties remontant à 1742 et d’autres à 1811.

La façade sud du Mas de Fontefiguières.

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Bordé par une petite route pas trop passagère, le mas est donc en pleine campagne ; ce qui est primordial pour la volonté première ici clairement affirmée de se ressourcer, d’essayer de modifier ses comportements matériels, physiques, alimentaires pour repartir sur un autre pied et vivre différemment afin d’être plus heureux et en meilleure santé.

Le projet d’un couple

Rien ne prédestinait Laurence et Philippe, professionnels à Paris, à venir s’installer en Provence ; si ce n’est une prise de conscience progressive de ne plus vouloir vivre dans une société ultra commercialisée, marketisée et peu soucieuse du respect de la planète. Les excès de consommation d’eau, la surproduction d’énergies et de déchets ménagers, les effets néfastes d’une alimentation industrielle, le stress engendré par le travail dans les villes ont eu raison du couple qui décide de quitter la capitale. Ayant expérimenté un savoir-vivre totalement différent, Laurence et Philippe entendent tirer une sonnette d’alarme pour une ébauche de prise en main de l’individu. Chaque homme et chaque femme doit prendre conscience des dangers de la société d’ultra-consommation dans laquelle ils vivent et à partir du moment où les gouvernements agissent peu ou mal ou pas assez pour la planète ; c’est à chacun de se prendre en charge pour la sauver et se sauver par là même.

Des détails qui comptent

Dès votre arrivée, on vous met dans le bain : alors autant le savoir ! Même si rien n’est strictement imposé, il est recommandé de couper son téléphone, d’oublier son ordinateur, de ne pas allumer la télévision, de se débarrasser de tout superflu type maquillage et parfum. D’emblée vous saurez que pendant toute la durée du séjour on ne changera pas, sauf demande expresse, vos draps et serviettes de toilette, pour limiter la pollution des nappes phréatiques. L’eau de la douche coule en mince filet et une simple « toilette de chat » est préconisée. Il n’y a pas de climatiseur dans les chambres.

Tous les matériaux utilisés dans la décoration de votre chambre, des rideaux à la couette de lit, sont en matières naturelles et végétales : coton, laine, soie, lin… Aucun plâtre ni peinture, aucune matière pétrolifère n’a été utilisée et un maximum a été fait pour réduire les ondes électromagnétiques. Le sol extérieur pour aller des chambres à la salle de restauration est en partie en coque d’amandes pour un massage des voûtes plantaires.

Néanmoins rassurez-vous, le confort est bien présent et cet écolodge dispose d’une piscine et d’un petit sauna.

La finalité

Militants à leur manière, Laurence et Philippe entendent faire profiter de leur propre expérience et vous initier pendant une semaine à cette démarche volontaire qu’est la leur de voir votre vie autrement pour votre bien-être et votre santé. L’intérêt est que le projet est vu dans sa globalité (construction, sports et alimentation) en une certaine forme d’ascétisme, de spiritualité qui ne veut pas s’affirmer comme adepte de telle ou telle religion. Invitation vous est faite de prendre le cap d’un développement personnel nouveau mais durable. Éloge est fait de la lenteur, de la slow attitude pour que chacun se remette en question et réfléchisse à son moi intérieur.

Si donc vous êtes épuisé(e) et presque au bord du burn-out, si vous êtes en rupture dans votre vie sociale, affective ou professionnelle, si vous avez des questionnements personnels, si vous avez envie de ralentir les excès de tabac, alcool et nourriture trop riche, si vous voulez prendre conscience d’une vie saine éco-citoyenne, si vous avez envie en quelques mots de retrouver la vie d’antan saine, joyeuse et bonne pour la santé ; ce mas est idéal pour vous.

La quête du bonheur des choses simples passe aussi par une pratique de divers sports et une nourriture un peu ascétique mais saine.

Pas moins de 19 sports doux collectifs

En pleine nature, sous la pinède, c’est le rêve que de s’initier à des pratiques indiennes ou chinoises en plein air. Le souffle chaud de l’été, les rayons de soleil accompagnent les postures et la pratique dispensée par des professeurs est seulement rythmée le soir par les tintements des cloches des moutons qui broutent dans le pré en contrebas.

Chaque jour vous pouvez tester, pratiquer jusqu’à 4 heures de marche afghane, hatha-yoga, Pilates, Do In, étirements musculaires, cohérence cardiaque, yoga du rire, relaxation, gym taoïste, sophrologie, Qi Gong, etc.

Une séance de gym taoïste.

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La cloche sonne comme dans un monastère et vous voilà parti(e) avec un des praticiens sur le dojo pour 1 heure ou 1h30 de détente, de remise en forme musculaire… Tout est proposé et rien n’est imposé, et si l’une des pratiques ne vous tente pas, un repos dans votre chambre, une baignade dans la piscine ou une promenade dans les environs s’offrent à vous.

Une alimentation qui privilégie la santé

Philippe aux fourneaux entend que chaque convive se réapproprie une base de nourritures saines. Les matières premières sélectionnées sont bio, locales et saisonnières et combinées judicieusement pour éviter toute acidité dans la digestion. Pas question donc de manger des haricots verts ou des fraises à Noël ; ce qui par ailleurs relève du simple bon sens. L’alimentation privilégie les fruits et les légumes, les œufs, les oléagineux et les céréales avec volaille ou poisson deux à trois fois par semaine. Sont proscrits le beurre, le lait, la crème fraîche et le sucre.

Le déjeuner sain proposé au mas.

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Cette alimentation est anti-oxydante et s’inscrit dans une hygiène globale de vie. Force est de reconnaître que cette nourriture est bonne, bien qu’inédite et peu habituelle. À l’énoncé des menus, tous les « pensionnaires » craignent d’avoir faim mais force est de constater qu’une bonne assiette de pâtes complètes ou de quinoa calent tout à fait l’estomac. Les rillettes de légumes succèdent aux risottos d’épeautre ou à une ratatouille de graines de lupin-tomates-courgettes. Les fruits à coques, les fruits cuits complètent le repas tandis que les fruits frais sont consommés en tout début de repas pour une meilleure digestion. On peut déjeuner d’une salade de lentilles au tofu fumé et riz complet ; de pois chiches et leur trio de chutneys ; de socca provençale et salade mélangée.

Adeptes des méthodes des docteurs Kousmine et Colmant, le couple et surtout Philippe en cuisine nous entraîne vers une alimentation légumière et céréalière saine afin qu’un meilleur équilibre nous aide à retrouver sourire, poids diminué, énergie et bonne santé.

 

LPA 31 Août. 2016, n° 120c3, p.14

Référence : LPA 31 Août. 2016, n° 120c3, p.14

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