Perles de jazz, le retour du glamour

Publié le 24/11/2020

Perles de jazz, le retour du glamour

Sunset In The Blue.

Ucj Music

Quand une Canadienne et une Américaine ont largement profité du confinement mondial pour ciseler des perles de jazz, cela donne deux albums somptueux d’élégance, de justesse et de groove.

Princesse Diana. Diana Krall renoue avec les standards dans des versions ciselées à l’or fin comme avec Autumn in New York ou How Deep Is The Ocean, l’un des tubes d’Irving Berlin. La part est faite belle au piano intimiste comme sur More Than You Know. Diana Krall a déjà tout dit du contexte de cet album constitué des sessions de son précèdent album Turn Up The Quiet, enregistrées en 2016 et 2017 avec son ami et producteur pour Verve, Tommy LiPuma. Mixé par Al Schmitt, l’album donne à entendre la voix de Diana comme jamais. Sensuel et grave, l’album invite parfois à la mélancolie comme avec Dream Of You, qui donne son titre à l’album. Le swing n’est évidemment jamais absent, comme avec I Wished On The Moon ou avec la version de Almost Like Being In Love, qui donne immédiatement envie de danser. Just You, Just Me est l’occasion de prises de solos, un violon, la batterie. Sur There’s No You, une magnifique guitare accompagne la voix de Diana puis prend des soli où quelques notes s’étirent comme un reste d’écume sur le sable. Sa version épurée de Singing In The Rain fait la part belle à la ligne de basse. Ce Dream Of You pas comme les autres est déjà un indispensable.

Melody du bonheur. On avait aussi rêvé d’un album comme celui-là. Melody Gardot, après cinq ans d’absence, nous fait ce cadeau avec Sunset In The Blue, album langoureux sans être mièvre avec des arrangements somptueux et sophistiqués signés Vince Mendoza (écouter You Won’t Forget Me ou l’Ave Maria étonnant de justesse et d’invention). La trompette de Till Brönner – qui, par ailleurs, vient de sortir avec Bob James On Vacation – et les violons du Royal Philharmonic Orchestra font merveille. Miss Gardot réussit un C’est magnifique d’anthologie, dans une version très glamour et bossa nova accompagnée d’Antonio Zambujo. Le clip est à la hauteur et nous emporte loin. La voix de Melody qu’on adore dans ce registre satiné s’offre au passage de magnifiques escapades brésiliennes (Um Beijo, Ninguem, Ningem). Les musiciens assurent, ce n’est pas une surprise et la guitare nous encorde tout au long de l’album. Sa version de From Paris With Love redonne en cette période un peu sombre l’envie d’être à Paris. Melody ajoute I Fall In Love Too Easily. Ce Sunset in blue, c’est la mélodie du bonheur en 12 morceaux dont une énième version ô combien réussie du Moon River de Johny Mercer et Henry Mancini. On avait parlé d’un rêve d’album. Il est là, pour nous.

LPA 24 Nov. 2020, n° 157v6, p.24

Référence : LPA 24 Nov. 2020, n° 157v6, p.24

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