Portraits cellulaires aux Jardins japonais de Favières

Publié le 25/05/2023

Laurence et Graffensttaden créent des œuvres uniques révélant la beauté intérieure de chacun. Art conceptuel à partir des cellules salivaires, à la croisée de l’Art et de la Science.

Laurence et Graffensttaden

Qui n’a pas été ébloui enfant par la révélation des images issues d’un microscope ? Plantes, plumes, fossiles, pierres… se retrouvaient ainsi sous la lentille du microscope dévoilant dans le monde de l’infiniment petit des formes incroyables, presque irréelles, voire parfois monstrueuses… quelquefois colorées, quelquefois monochrome, sans que l’on puisse avoir de prise sur l’image qui allait nous être révélée. En grandissant certains de ces enfants sont devenus médecins, scientifiques ou vétérinaires… Pour Matthieu Gasser, plus connu sous le nom de Matthieu Graffensttaden, le microscope lui a permis de créer un concept unique : le portrait cellulaire.

Portraits cellulaires aux Jardins japonais de Favières
© Laurence et Graffensttaden

Concrètement le futur acquéreur d’un portrait cellulaire, que Matthieu Graffensttaden aime à appeler le collectionneur, est invité à apposer sa salive sur deux lamelles de microscope. Ce sont alors les cellules de la peau qui, après avoir été fixées, colorées et photographiées, vont révéler des centaines d’images de cellules. Pas moins de 300 à 400 images sont ainsi extraites de ces deux toutes petites lames de verre. L’artiste nous indique que le nombre de photographies prises représente à peu près l’équivalent d’un terrain de football et que l’œuvre qui en ressort correspondrait au point de penalty sur ce terrain de football. L’œuvre ainsi créée « correspond à la portion que je trouve la plus jolie et la plus représentative de la personne, en fonction de ce que je ressens d’elle », nous précise l’artiste, « elle permet de dévoiler notre beauté intérieure ». Et de poursuivre : « C’est un peu comme lorsque vous regardez les nuages et que vous essayez d’imaginer ce qu’ils représentent ». Le collectionneur n’est toutefois pas mis de côté. L’artiste lui propose en effet une dizaine de visuels, à lui de choisir celui qui deviendra l’œuvre définitive.

De par sa nature, chaque œuvre est unique, le positionnement des cellules n’étant jamais la même et incontrôlable. L’œuvre de Matthieu Graffensttaden est ainsi multiple. À certains égards elle inspire la légèreté, une brise qui ferait s’envoler des pétales de fleurs, à d’autres elle révèle la profondeur et la complexité organique, ou encore des paysages, voire même la voie lactée. « Vous générez une esthétique douce, japonisante et interprétative à l’infini. C’est à la fois classique et moderne : c’est votre portrait cellulaire ! », indique l’artiste sur son compte LinkedIn. Une invitation au voyage… intérieur.

Portraits cellulaires aux Jardins japonais de Favières
© Laurence et Graffensttaden

S’agissant d’un portrait cellulaire, l’artiste prévient : « les données collectées ne relèvent pas des données de santé, aucune analyse médicale ne sera effectuée sur les cellules collectées ». Toutefois, en guise de certificat d’authenticité, Matthieu Graffensttaden intègre les lames directement à l’œuvre dans un encadrement en plexi glace pour rappeler la lame du microscope.

Chaque collectionneur repart avec son portrait cellulaire sans que celui-ci ne soit reproduit ni conservé, si ce n’est d’un commun accord avec l’artiste pour un futur projet. Matthieu Graffensttaden, qui travaille désormais avec sa compagne Laurence Auzière Jourdan sur chacun des projets, fait donc appel à des artistes pour pouvoir exposer leurs portraits cellulaires. L’œuvre de Matthieu Graffenstatten, fera notamment l’objet d’une exposition du 2 au 4 juin 2023 dans les Jardins japonais de Favières qui ouvriront pour l’occasion dans le cadre de la 20e édition des « Rendez-vous aux jardins ».

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