Tolkien, voyage en Terre du Milieu

Publié le 14/11/2019

Tolkien, voyage en Terre du Milieu

BNF

La Bibliothèque Nationale de France consacre au créateur de la « Terre du Milieu », John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973), une exposition pour que nous puissions décoder les arcanes de ce génial et érudit écrivain.

Elle n’évoque pas les films de Peter Jackson pour que le public, avec son propre imaginaire, mette en image les inventions de Tolkien avec ses manuscrits, ses dessins et les objets rappelant son univers…

Les dessins de Tolkien, qu’il réalisa à la gouache, à l’aquarelle ou à l’encre noire, sont disposés ici et là, dans le parcours de l’exposition. Ils représentent le monde qu’il inventa : Fondcombe, dans les Monts Brumeux, la Porte du palais du roi des Elfes, le hall de Cul-de-Sac, la demeure de Bilbo, ou les paysages qui mènent vers les cimes enneigées.

Quatre des peintures de Tolkien ont été reproduites en tapisserie par les ateliers d’Aubusson ; elles ont un merveilleux équilibre et une belle harmonie dans les couleurs. La quiétude de la nature qui est représentée contraste avec les combats acharnés que nous trouvons dans Le Seigneur des anneaux et Le Hobbit.

Tolkien fut influencé par la peinture anglaise du XIXe siècle, celle des préraphaélites et des néo-primitifs, autour de Samuel Palmer. Pour souligner cette influence, des peintures de ces deux écoles sont mises en vis-à-vis. S’y ajoutent d’anciennes cartes de l’Angleterre, des éditions illustrées de Shakespeare et de Dante ou un splendide exemplaire du Beowulf, imprimé par William Morris en 1895.

À l’entrée de l’exposition, Tolkien nous apparaît, sourire aux lèvres, lors d’un entretien qu’il donna à la BBC en 1968, où il met dans un tiroir la réputation d’austérité que l’on avait attribuée à l’écrivain. Mais il avait une grande rigueur de travail, confirmée par ses notes, que nous pouvons lire au cours du parcours, détaillant les phases de la lune, les cartes, les listes de noms qu’il envisagea pour ses héros ou ses réflexions sur la grammaire et le lexique des langues elfiques. Ce qui montre que l’érudition n’empêche aucunement la fantaisie et l’humour ! Les nombreux documents issus des archives de Tolkien, dont les premières pages manuscrites du Hobbit et du Seigneur des anneaux et les couvertures de livres réalisées par lui, nous donnent réellement l’envie d’en savoir plus. Tolkien a dit un jour à un lecteur : « J’ai sagement commencé par dessiner une carte avant d’y écrire une histoire ».

L’exposition s’articule en une succession de salles peintes de diverses teintes de vert, de façon, sans doute, à ce que le visiteur puisse avoir l’impression de pénétrer dans les recoins de l’imaginaire de l’écrivain, de découvrir un monde et une mythologie fascinants. La majeure partie est consacrée à la géographie et à l’histoire de la Terre du Milieu ; les dernières salles aux années que Tolkien passa à l’université d’Oxford, comme étudiant puis comme professeur, et aux livres qu’il y consulta.

Plusieurs ouvrages ont été édités pour l’occasion : le catalogue, Tolkien, voyage en Terre du Milieu, sous la direction de Vincent Ferré et Frédéric Manfrin, BNF Éditions ; Tolkien, créateur de la Terre du Milieu, de Catherine McIlwaine, Hoëbeke Éditions ; Tolkien et les sciences, sous la direction de Jean-Sébastien Steyer, Roland Lehoucq et Loïc Mangin, Belin Éditions ; Dictionnaire Tolkien (revu et complété), sous la direction de Vincent Ferré, Éditions Bragelonne ; La Terre du Milieu, Tolkien et la mythologie germano-scandinave, de Rudolf Simek, Passé composé Éditions ; Mon précieux ! Bonne nouvelle en Terre du Milieu, de Philippe Verdin, Éditions du Cerf.

LPA 14 Nov. 2019, n° 149d6, p.15

Référence : LPA 14 Nov. 2019, n° 149d6, p.15

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