Forum Réussir en Seine-Saint-Denis : être accompagné dans sa création d’entreprise

Publié le 14/01/2019

Le 6 décembre dernier, la Chambre de commerce et d’Industrie de Seine-Saint-Denis (CCI 93) a organisé un forum de la création, de la reprise et du développement d’entreprise à destination des publics éloignés de l’emploi. Des ateliers et des rencontres avec des partenaires, acteurs du territoire, étaient proposés toute la journée pour répondre aux interrogations et accompagner le développement de projets.

D’après les chiffres de la Chambre de commerce et d’Industrie et de l’INSEE, la Seine-Saint-Denis est le troisième département en Ile-de-France le plus dynamique en matière de création d’entreprises, avec plus de 26 000 créations ou reprises d’entreprises en 2018. Elles se font dans divers secteurs : activités « uber », associations, restauration, transport, services à la personne et numérique. Si cela peut être une solution pour le public éloigné de l’emploi, il est nécessaire de se faire accompagner et de savoir s’entourer de bons conseils afin d’assurer sa pérennité. En effet, une entreprise sur deux ne dépasse pas le cap des trois ans dans le département. C’est pourquoi, la CCI 93 a proposé ce forum de la création, de la reprise et du développement d’entreprise, le 6 décembre dernier, à Bobigny.

« La CCI est un des acteurs historiques dans la création d’entreprise. L’objectif du forum est d’informer les porteurs de projet », explique Nathalie Lafargue, responsable des partenariats et fonds européens à la CCI 93. Plus de 30 partenaires du territoire y étaient présents, de la structure d’accompagnement, aux acteurs institutionnels, ainsi que des experts fiscaux et sociaux. Plusieurs ateliers étaient animés toute la journée sur les aides pour réussir, les droits des créateurs, les choix de statut, etc. Selon Nathalie Lafargue, « l’accompagnement dans son projet est important pour construire son business plan, choisir sa forme juridique, rechercher ses financements et se préparer à rencontrer des banques ». À la fin, une remise des prix « Espoirs de l’économie 2019 » récompensait les nouveaux entrepreneurs ou repreneurs en mettant en avant leur parcours.

Entreprendre dans l’économie sociale et solidaire

Cette année, des acteurs de l’économie sociale et solidaire étaient présents sur le forum. Il y a un tissu associatif très développé et soutenu en Seine-Saint-Denis. « Nous sommes un secteur moins connu mais pourtant nous agissons sur le territoire. C’est une autre manière d’entreprendre, avec des financements hybrides, qui répond à des besoins sociétaux ». indique Dominique Poteau, coordinatrice de la couveuse Épicéas qui accompagne les créations d’entreprises dans ce domaine. D’après elle, « cela se développe un peu plus car les gens cherchent à mettre plus de sens dans leur vie et sont moins intéressés par un bon salaire ».

Autre exemple, la coopérative Le Phare gère un bâtiment partagé à l’Ile-Saint-Denis qui regroupe une dizaine de structures ou projets dans l’économie sociale et solidaire. « Il y a des espaces de coworking et nous essayons de favoriser le développement de projets. Nous proposons aussi à des jeunes entre 18 et 30 ans de faire l’expérience de l’entrepreneuriat coopératif et collectif pendant 3 mois », explique Laura Francesco, chargée d’animation et de coordination au sein de la coopérative.

Lever les freins de la création

De nombreux organismes existent pour guider et accompagner les développements des projets. Par exemple, pour le financement, il y a des dispositifs tels que l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique) qui aide les petits projets ou l’Initiave France qui propose un accompagnement financier et un co-financement avec les banques. « Nous sommes là pour les aider à obtenir un financement global. Aujourd’hui, c’est difficile d’obtenir un financement bancaire. Le fait de passer par chez nous, cela leur permet d’avoir un dossier validé par des experts et d’avoir un prêt à taux 0 », précise Stanislas Lefort, chargé d’affaires à l’Initiative de Plaine Commune. Il est possible de regarder également du côté d’organismes comme la caisse d’allocations familiales qui propose divers systèmes de gardes pour les femmes avec des enfants à charge ou le maintien du RSA durant la création de l’entreprise. Pour Laura Francesco, « il y a un manque de visibilité de ce qui existe par rapport à l’accompagnement ».

Ainsi, l’idée du forum était de lever les interrogations que les jeunes créateurs ou repreneurs peuvent avoir. En général, il s’agit surtout du temps de création, de son coût, ses contraintes et du type de structure à choisir. « Souvent, les personnes éloignées de l’emploi avec des niveaux de qualifications moins élevés pensent qu’elles ne peuvent pas créer. Nous voulons leur montrer que c’est possible pour tout le monde, qu’il y a des aides, il suffit de les connaître », assure Nathalie Lafargue.

 

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