Hauts-de-Seine (92)

Les Hauts-de-Seine soutiennent l’entrepreneuriat porté par des femmes

Publié le 07/02/2022
Droits des femmes
Mary Long/AdobeStock

Le 15 février 2022, la première journée de l’entrepreneuriat féminin des Hauts-de-Seine aura lieu et se déroulera en présentiel ou en ligne. Cet événement, organisé par l’association France Active Métropole – Hauts-de-Seine, souhaite offrir à toutes les entrepreneuses du département l’occasion « de se rencontrer et de renforcer leurs ressources, en donnant un coup d’accélérateur à leur projet ou leur entreprise ». Au programme : tables rondes, témoignages et ateliers.

Cette première journée de l’entrepreneuriat féminin des Hauts-de-Seine est organisée en partenariat avec la ville de Suresne, la préfecture de la région Île-de-France, l’établissement public territorial Paris Ouest La Défense ainsi que le catalyseur de l’entrepreneuriat et de l’innovation du territoire Paris Ouest La Défense. Elle s’inscrit dans la continuité des programmes START’HER et BOOST’HER de France Active Métropole 92, une association qui aide et finance les entrepreneurs et entrepreneuses. Son but : favoriser la création d’entreprises et d’emplois de façon pérenne dans le département.

France Active Métropole est née le 1er juillet 2021 de la fusion des associations Hauts-de-Seine Initiative (92), France Active Garances Seine-Saint-Denis (93) et Val-de-Marne Actif Pour l’Initiative (94).  Elle est constituée de 40 collaborateurs et de plus de 300 bénévoles. Nina Goldstein est cheffe de projet du programme START’HER : « On s’inscrit dans un cercle vertueux : vous créez votre emploi, pour ensuite créer d’autres emplois. Notre cœur de métier est le financement de la création d’entreprise, la garantie bancaire et le prêt d’honneur à taux zéro. Notre vocation est d’éviter de décaisser les fonds propres des entrepreneurs et leur donner plus de crédibilité auprès des banques. On agit comme une caution ou un garant. Mais en plus de l’aspect très financier, on propose également des dispositifs d’accompagnement et des programmes pour outiller les entrepreneurs, les rassurer et leur assurer un suivi tout au long de la création ».

BOOST’HER et START’HER : oser entreprendre !

BOOST’HER a été créée il y a 4 ans à la suite d’un constat : il était nécessaire de proposer un accompagnement spécifique adressé aux femmes. « On travaille la communication, la confiance en soi, comment briser l’isolement ou comment équilibrer vie professionnelle et personnelle », explique Nina Goldtein. « L’idée était de créer un réseau bienveillant de femmes pour s’épanouir sereinement ».

L’année dernière, START’HER a poursuivi le travail en s’adressant cette fois-ci aux femmes qui n’avaient pas encore d’idée aboutie, ou simplement l’embryon d’une entreprise en tête. Une quinzaine de réunions de sensibilisation ont été organisées dans tout le département des Hauts-de-Seine (92). « Les diverses réunions nous invitent à nous poser toutes les questions auxquelles nous n’aurions pas forcément pensé », raconte Kristina, 55 ans, professeure d’anglais ayant participé au programme. « Cela nous oblige à avancer en mettant un cadre sur ce qui n’était peut-être qu’une idée parmi d’autres. J’ai beaucoup apprécié l’idée de pouvoir poser des questions à quelqu’un. Et si cette personne n’a pas la réponse, elle connaît forcément quelqu’un qui l’a » !

START’HER a pu proposer une série de quatre ateliers de deux heures, gratuits et en ligne, sur la création d’entreprise : le calcul des risques et la prise de décisions ; le choix de la forme juridique et l’importance des statuts ; l’importance de la trésorerie et la manière de l’anticiper sereinement… « Grâce aux ateliers, j’ai pris confiance en moi et je n’ai pas peur de me lancer pour travailler à mon compte », témoigne Hélène, 42 ans. « Le professionnalisme et la bienveillance des intervenantes et du groupe ont été une bonne source de motivation ».

Dans la phase suivante, les « starteuses » ont pu rencontrer des cheffes d’entreprise déjà bien installées ainsi que des acteurs et actrices de l’entrepreneuriat du 92. Les participantes ont ainsi participé à des événements comme le festival Empow’her en septembre 2021 ou la 3e journée de l’entrepreneuriat de la ville de Suresnes organisé avec l’école de commerce Skema Business School, le 9 novembre 2021.

Le profil des « starteuses »

Pourquoi un programme spécifique pour les femmes ? « On s’est rendu compte que les femmes manquaient de réseaux et de financement », répond Nina Goldstein. « Cela découle de longues années d’inégalités financières, de problématiques malheureusement présentes depuis des décennies. À partir de l’idée de créer l’entreprise, il y a déjà un déséquilibre entre les femmes et les hommes. Les apports ne sont pas les mêmes. Les femmes mettent plus de précautions dans leurs projections financières, ont beaucoup plus de mal à convaincre une banque pour obtenir un prêt, surtout si ce sont des mères ou des femmes célibataires. Ce déséquilibre est d’autant plus important lorsque le profil de la femme ne rentre pas dans le moule » !

Si la priorité est donnée aux demandeuses d’emploi résidant dans les Hauts-de-Seine, personne n’est exclue et une décision au cas par cas est toujours possible. Les projets portés sont très divers, allant du textile à la restauration en passant par le numérique. « Nous avons la chance d’avoir pas mal d’artisanes », complète Nina Goldstein. « Les profils aussi sont variés. Ce sont des femmes entre 35 et 45 ans, souvent en reconversion. Soit parce qu’elles ont atteint un plafond de verre, soit aussi parce qu’elles ne sont plus en phase avec le métier qu’elles exerçaient avant. Nous avons également des femmes licenciées avec des plans de départ volontaire qui saisissent cette opportunité pour se lancer ».

Les deux-tiers des « starteuses » ont des enfants. C’est par exemple le cas de Kaouthei ; après une carrière dans l’informatique, cette femme de 42 ans a décidé de changer de voie avec « comme ses parents ». Ainsi, avec son entreprise, elle veut permettre aux personnes âgées isolées d’être aidées dans les petites tâches non-médicalisées du quotidien. Après une première promotion en novembre, une deuxième promotion START’HER s’est déroulée du 11 janvier au 1er février 2022.

Une journée dédiée à l’entrepreneuriat féminin

La journée du 15 février 2022 permettra à toutes ces porteuses de projet de suivre des tables rondes et des ateliers. Il sera question de « l’écosystème de l’entrepreneuriat féminin », du fait d’« entreprendre à tout âge », « des solutions pour dépasser les freins au financement » ou encore de comment « entreprendre dans l’économie sociale et solidaire ».

« Cet événement a pour but de lever les freins et biais cognitifs qu’ont les femmes. J’échangeais récemment avec une femme qui a suivi, il y a quelques années, le programme BOOST’HER. Elle a créé des ateliers pour les enfants afin de les sensibiliser à l’écologie. Quand elle était arrivée, elle venait de démarrer. Cette année, elle a gagné un appel d’offres à la mairie de Paris et elle emploie quinze personnes. Elle passe de créatrice à directrice. C’est une grosse étape », se félicite Nina Goldstein.

Cette première édition de la journée de l’entrepreneuriat féminin des Hauts-de-Seine tend à « accélérer le développement des activités des entrepreneuses qui peuvent se sentir parfois isolées », précise le communiqué. « Elles y trouveront un soutien institutionnel, associatif et humain, et pourront profiter de moments d’échange avec d’autres cheffes d’entreprises expérimentées ». Le communiqué précise également, bien entendu, que tout le monde est bienvenu.

Depuis leur lancement, 200 « boost’heuses » et 35 « starteuses » ont été accompagnées en local sur le 92. Le programme a vocation à redémarrer après le 15 février 2022.

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