Les besoins de l’enfant au cœur de la réforme de la protection de l’enfance
L’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) organise, en partenariat avec l’École nationale de la magistrature (ENM), le Centre national de fonction publique territoriale (CNFPT) et le GIP Enfance en danger, les 26 et 27 janvier prochains, deux journées d’études sur la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant.
Ce texte, adossé à la feuille de route pour la protection de l’enfance, a renouvelé en profondeur les approches et le fonctionnement des institutions chargées de la protection de l’enfance. Sans rompre avec les avancées de la loi du 5 mars 2007, il est venu combler certaines de ses lacunes en s’articulant autour de deux axes forts : la volonté de positionner l’enfant et ses besoins au centre des interventions ; la nécessité d’améliorer la gouvernance de la politique publique de protection de l’enfance.
En réaffirmant l’importance de l’évaluation pluridisciplinaire tout au long du parcours de l’enfant et la nécessité d’assurer une meilleure cohérence des interventions, la loi du 14 mars 2016 invite les professionnels à faire évoluer leurs pratiques, et identifie la formation et la recherche comme les leviers du changement.
L’ENPJJ, centre de ressources pour tous les acteurs de la justice des mineurs, veut offrir, grâce à ces deux journées, un temps de formation et d’échanges à l’ensemble des professionnels du secteur de la protection de l’enfance. À travers les regards croisés des intervenants, la mobilisation d’experts et la mise en valeur d’expériences innovantes, ces journées d’études ont pour objectif d’aider les acteurs de terrain à s’approprier la loi et en comprendre les enjeux. Mais elles visent aussi à faire vivre le dialogue interinstitutionnel, préalable indispensable à l’émergence de pratiques professionnelles nouvelles.
L’animation des journées sera assurée par Anne Devreese, directrice générale adjointe de l’ENPJJ, et Hélène Acquier, magistrate chargée de mission auprès de la direction générale de l’ENPJJ.
Programme :
• 26 janvier
– Accueil institutionnel par Rosemonde Doignies, directrice générale de l’ENPJJ.
– De la feuille de route à la loi du 14 mars 2016 : les enjeux de la réforme de la protection de l’enfance, avec un représentant de l’ANDASS ; Catherine Sultan, directrice de la PJJ ; et Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes.
– Les besoins de l’enfant : quels repères pour les parents, pour les professionnels. Comment mieux identifier les besoins de l’enfant, en fonction de son âge, de son contexte de vie… Dans quelles situations la non-satisfaction de ces besoins entrave-t-elle son développement, quelles sont les réponses adaptées ? Retour sur la démarche de consensus sur les besoins de l’enfant (approches interdisciplinaires, internationales). Table ronde animée par Marie-Paule Martin-Blanchais, présidente de la démarche de consensus, en présence de Paola Milani et de Maurice Berger, pédopsychiatre.
— Construire le projet pour l’enfant à partir de l’évaluation de ses besoins.
– Se centrer sur les besoins de l’enfant pour mieux travailler avec les familles.
* Les alliances parents-professionnels autour de la santé et du bien-être de l’enfant : l’expérience du centre parental, par Frédéric Van Der Borght, psychologue clinicien.
* La mobilisation des ressources de l’environnement de l’enfant.
– Besoins de stabilité et de continuité : les parcours longs des enfants en protection de l’enfance.
* Adapter le statut de l’enfant placé confié durablement, par Adeline Gouttenoire, professeure à l’université Montesquieu-Bordeaux IV, présidente de l’observatoire départemental de la protection de l’enfance.
* Et sur le terrain ? Le délaissement parental, quelle réalité ? Quelle réponse ?, par Grégory Dubois, psychologue clinicien.
– Mieux prendre en compte les besoins de l’enfant tout au long de son parcours : le projet pour l’enfant.
* Le projet pour l’enfant : état des lieux, par Elsa Keravel, magistrate à l’ONPE.
* Développer les évaluations précoces pour mieux prendre en compte les besoins de l’enfant, par Joëlle Nicoletta, responsable CRIP.
* Le point de vue de l’enfant, par Magali Panova, traductrice.
• 27 janvier
— Améliorer le pilotage et décloisonner les interventions.
– Un cadre national pour la protection de l’enfance.
* La responsabilité des autorités publiques dans la protection des enfants les plus vulnérables, par Geneviève Avenard, défenseure des enfants.
* Vers une gouvernance renouvelée de la protection de l’enfance, par Anne Sylvie Soudoplatoff, directrice générale du GIPED.
– Décloisonner les interventions.
* Le travail en réseau pour l’accompagnement des jeunes confiés vers l’autonomie, table ronde animée par Antoine Dulin, conseil économique social et environnemental SE.
* Ce qu’en pensent les jeunes, extrait d’une pièce de théâtre issue de la recherche par les pairs.
– Mieux outiller et accompagner les professionnels.
* La formation et la recherche, leviers de l’évolution des pratiques professionnelles : l’exemple du Diplôme universitaire (DU) adolescents difficiles, par Guillaume Bronsart, pédopsychiatre.
* Soutenir l’engagement affectif des professionnels dans la relation éducative, par Catherine Sellenet, professeure des universités en sciences de l’éducation, université de Nantes.
* YAPAKA : des outils au service des professionnels de l’enfance, par Vincent Magos, responsable de la coordination de l’aide aux victimes de maltraitance au sein du ministère de la Communauté française de Belgique.
— Lecture critique de la loi par des professionnels (directeur enfance, famille, avocat, directeur du secteur associatif, magistrat, médecin).