Rentrée de la Conférence du barreau des Hauts-de-Seine

Publié le 15/01/2019

Le vendredi 16 novembre 2018 avait lieu la traditionnelle rentrée de la Conférence du barreau des Hauts-de-Seine (92), dans le centre événementiel de Courbevoie. Pierre-Ann Laugery, bâtonnier des Hauts-de-Seine, et son successeur, Vincent Maurel, ont évoqué les enjeux du barreau pour l’année 2019. Il s’est ensuite tenu le procès imaginaire d’Henri Leclerc, avocat et doyen du barreau de Paris.

L’avocat pénaliste, Henri Leclerc, doyen du barreau de Paris, était l’invité d’honneur de cette rentrée solennelle de la Conférence du barreau des Hauts-de-Seine. Il a accepté de se prêter au jeu du procès fantaisiste des secrétaires de la Conférence élus, avec Gauthier Poulin à l’accusation et Marie Phelipeau pour le défendre.

La soirée qui s’est tenue au centre événementiel de Courbevoie, le 16 novembre dernier, était ainsi l’occasion d’entendre ces discours d’éloquence très appréciés du public.

Avant cela, Pierre-Ann Laugery, bâtonnier des Hauts-de-Seine, et le futur bâtonnier, Vincent Maurel, ont pris la parole afin d’aborder quelques sujets d’actualités pour la profession et le barreau.

L’un des grands débats pour les avocats en ce moment concerne le projet de loi justice. Contre certaines mesures, les professionnels du droit continuent de se mobiliser et sont suivis par les membres du barreau des Hauts-de-Seine.

Pour Pierre-Ann Laugery, il s’agit d’un « projet de loi dont le gouvernement tente d’accoucher aux forceps, et d’une véritable propension, à passer en force après nous avoir fait croire que nous pouvions tous ensemble marcher et réfléchir à une justice plus proche, plus moderne et plus juste ». De nombreuses journées « Justice morte » ont été organisées partout en France. Le bâtonnier est revenu sur leurs principales revendications qui portent sur la lenteur de la justice pour les plus démunis, son manque de moyens, l’accroissement du pouvoir du parquet et sur des politiques pénales de plus en plus répressives, ainsi que sur le sort des étrangers et demandeurs d’asile.

Le bâtonnier a ensuite passé la parole à son successeur, Vincent Maurel, avocat en droit des affaires. Ce dernier a affirmé vouloir emprunter la même voie et prolonger son action. « Nous avons, chevillées au corps, la conviction que, que ce soit à la barre du tribunal ou face aux administrations, notre profession est la meilleure protectrice des libertés. C’est pourquoi, nous sommes animés par la même volonté de la défendre, de défendre ses membres, et à travers elle de défendre notre idéal de justice », a-t-il déclaré. Il est aussi revenu sur le projet de loi contre la fraude fiscale et l’instauration d’une amende administrative à l’encontre des avocats, qui fourniraient une prestation facilitant une fraude fiscale ou sociale grave. D’après lui, le reproche qui est fait aux avocats fiscalistes d’être les complices de leurs clients menace leur indépendance et le secret professionnel. « Mais, dans un État de droit, on ne peut que s’inquiéter face à cette possibilité pour un avocat d’être sanctionné administrativement alors même que le redressement de son client n’a pas encore fait l’objet d’une décision de justice ! », insiste-t-il. Le futur bâtonnier s’est également engagé à poursuivre l’ouverture du barreau des Hauts-de-Seine à l’international et reste critique sur la fusion de leur caisse de retraite avec celle de régime universel.

Procès fictif en hommage à Henri Leclerc

Comme il est d’usage, un faux procès a été préparé par les secrétaires de la Conférence. Cette année, c’était celui de l’invité Henri Leclerc, avocat pénaliste depuis 1955, membre du Conseil de l’ordre des avocats de Paris. Il a défendu des clients célèbres comme Lucien Léger, Richard Roman, Véronique Courjault, DSK ou encore Dominique de Villepin. Il a également été président de la Ligue française pour la défense des droits de l’Homme et du citoyen. Mais pour Gauthier Poulin, secrétaire de la Conférence, chargé du réquisitoire, Henri Leclerc est coupable. Il l’accuse avec beaucoup d’humour et le rendra responsable de tous les maux actuels de la justice : « Ce prétendu saint laïc, ce tribun du barreau, ce Pavarotti des prétoires, a œuvré toute sa vie pour que Marianne mette un genou à terre, et s’incline devant le Roi des avocats ». De son côté, l’avocate Marie Phelipeau, était chargée de défendre cet invité et elle y a mis également beaucoup de cœur. Selon elle, il s’agit d’un homme innocent : « Puisque dans la galerie des avocats de renom, Henri Leclerc tient une place à part. Il n’est pas admiré, ou redouté, il n’est pas craint, ni vénéré, il n’est pas adulé, ni défié, il est aimé ». Les deux discours très éloquents ont ainsi perpétué la tradition qui fait de cette rentrée de la Conférence un événement passionnant du barreau des Hauts-de-Seine.

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