Éric Berger, un nouveau président au Ceser Ile-de-France

Publié le 26/02/2018

Le Conseil économique, social et environnemental d’Ile-de-France a élu son nouveau président, Éric Berger. Membre du Ceser depuis 2004, il représentait le Medef d’Ile-de-France au sein du 1er collège. Aspirant à une meilleure représentativité des Franciliens auprès de la région, il révèle sa volonté d’une assemblée consultative « plus réactive, plus dynamique et plus inclusive ».

Le 25 janvier dernier, la séance plénière du Conseil économique, social et environnemental (Ceser) d’Ile-de-France a été ouverte en présence de Michel Cadot, préfet de la région d’Ile-de-France, et Valérie Pécresse, présidente du conseil régional. Les membres ont élu Éric Berger, président de l’assemblée consultative francilienne. Il succède à Jean-Louis Girodot, président du Ceser depuis 2013. Élu pour trois ans, Éric Berger affirme sa volonté de se rapprocher des Franciliens et d’en être le porte-voix. Concernant les sujets de réflexion prioritaires, les trois thématiques annoncées sont : une région verte, une région de plein emploi et une région de bien-être territorial.

Lors de la séance, les quatre vice-présidents du Conseil ont également été élus par l’assemblée. Il s’agit de :

– Gérard Delmas (1er collège, chambre de commerce et d’industrie Paris Ile-de-France)

– Dominique Ruffié (2e collège, Force ouvrière Ile-de-France)

– Éric Forti (3e collège, chambre régionale de l’économie sociale et solidaire)

– Jean-François Dalaise (4e collège, personnalité qualifiée nommée par le préfet de région).

La phase d’installation a continué le 8 février avec l’élection des conseillers des quinze commissions et l’élection du bureau, le 15 février. À présent, les 190 conseillers, représentants de la société civile francilienne, se mettent au travail au sein des commissions. Ensemble, leur mission sera d’émettre leurs idées, concernant le développement de l’Ile-de-France, aux décideurs régionaux. Éric Berger, nouveau président du Ceser Ile-de-France revient pour les Petites Affiches sur les objectifs de son mandat.

LPA

Comment avez-vous été élu à la présidence du Ceser ?

E.B.

Je suis conseiller au Ceser depuis 2004 donc j’ai un certain recul. J’ai été le seul candidat du 1er collège pour donner le maximum de chance au monde économique d’accéder à la présidence. La campagne que nous avons menée a abouti, puisque le 25 janvier, j’ai été élu président.

LPA

Quels sont les objectifs de votre mandature ?

E.B.

L’idée que nous avons du Ceser au niveau du 1er collège et des conseillers qui m’ont soutenu, c’est que le Ceser doit répondre aux attentes des Franciliens et de la région. Nous ne voulons plus faire des rapports qui demandent un temps énorme et qui conclut ce qui est, au lieu d’être rendu avant que l’événement se produise. Il faut qu’on soit plus réactif, plus inclusif et plus dynamique !

Plus dynamique, cela signifie de travailler avec tous les moyens pour que nos travaux aboutissent plus rapidement. Avec l’informatique, la visioconférence, il n’est plus obligatoire que tout le monde soit présent en salle de réunion. Pour une saisine, nous devons répondre à la demande en trois mois maximum. Et plus nous aurons de saisines, plus nous serons reconnus par la région.

Par ailleurs, je le veux plus inclusif car aujourd’hui, les rapports sont très consensuels afin de ne pas heurter les sensibilités et il en ressort une idée globale et générale pour laquelle tout le monde est à peu près d’accord. Je pense qu’il faut aller plus loin, il faut aussi montrer et écouter ceux qui ne sont pas d’accord avec l’idée qui a fait l’unanimité. Par exemple, en matière d’environnement, il y a des représentativités plus fortes et très structurées et d’autres plus esseulées, comme les chasseurs ou les pêcheurs à la ligne qui font aussi partie de l’environnement et de la société francilienne. Il y aurait donc une annexe à la fin de chaque rapport pour connaître les autres avis afin de montrer que c’est aussi leur tribune.

Nous serons également très proactifs ! Nous devons être, vis-à-vis de la région, un aiguillon sur ce qu’ils font. Si nous considérons qu’ils envisagent de prendre de mauvaises décisions, nous pouvons tirer le signal d’alarme. Nous pouvons aussi éveiller chez eux des discussions sur des sujets sur lesquels, les acteurs d’Ile-de-France ne peuvent pas nous saisir. Par exemple, un président des transports pourrait nous demander des informations sur les nouvelles mobilités. En étant très réactifs, on peut alimenter leur boîte à réflexion et cela sera bénéfique pour tous les Franciliens.

LPA

Comment le Ceser sera force de propositions pour la région ?

E.B.

Nous n’allons pas attendre uniquement des saisines de la région, nous proposerons des autosaisines, en lien avec l’actualité ou qui préfigurent l’actualité. Il faut qu’elles aient un but et qu’à partir du moment où le bureau décide d’un thème, il soit traité rapidement. Par exemple, nous n’allons pas parler aujourd’hui de la territorialisation de l’Ile-de-France parce que nos dirigeants vont le décider avant nous. Mais au moment où cela sera défini, nous pouvons réfléchir à comment la région peut développer les territoires excentriques pour en faire une unité francilienne. En revanche, il faudrait plus de réactivité, qu’une autosaisine ne dure pas plus d’un an maximum. En 10 mois de réflexion, les associations, les syndicats et toutes les composantes du Ceser devront être capables de rendre un rapport.

LPA

Comment allez-vous créer plus de liens avec la société civile ?

E.B

Tout ce que décide la région doit attirer notre attention. Comme nous représentons la société civile, nous ne devons pas parler qu’à la région, nous devons aussi être le porte-voix des Franciliens, refléter la pensée collective. Mais pour cela, il faut qu’on se fasse connaître, qu’on soit au plus près d’eux et qu’on communique. Nous sommes là pour défendre l’économie, le monde syndical, les associations… On se doit de parler en leur nom et de dire ce qu’ils pensent. D’ailleurs, nous pourrions alimenter nos réflexions avec les travaux de ces organismes. Par exemple, quand Valérie Pécresse souhaite renouveler les moyens de transports sur le réseau, c’est très bien mais le premier point, ce serait d’avoir de la régularité et pas de panne. Nous sommes à l’écoute de la vie économique et sociale de l’ÎIle-de-France. C’est pour cela que je souhaite que l’on ait une plate-forme, ou un autre moyen pour avoir des remontées de la part des Franciliens.

Nous voulons travailler en harmonie avec des gens issus de milieux intellectuels différents. Il y a des parents d’élèves, des représentants des recteurs d’académie, des associations, des chercheurs… Ce sont des gens qui n’ont pas d’action commune permanente mais maintenant il va falloir qu’ils travaillent pour la société civile. Cela demande beaucoup de souplesse et j’aimerais que chaque voix compte, même pour ceux qui sont moins nombreux.