Le barreau de Paris fait ses jeux

« La parole est un sport de combat », titrait l’avocat Bertrand Périer dans un ouvrage ; et si les représentants de la défense pratiquent régulièrement le sport de l’éloquence, des prétoires aux courts de tennis ou aux terrains de football et de rugby il n’y a qu’un pas que de nombreux avocats franchissent. Avec les Jeux internationaux du barreau, le bâtonnier de Paris, Marie-Aimé Peyron et son vice-bâtonnier, Basile Ader, offrent justement un terrain de jeu à ces sportifs qui portent la robe. Durant trois jours, les compétitions sportives permettront de rassembler toutes les activités sportives existant au sein du barreau de Paris. Ouverts à tous les barreaux, ces jeux devraient aussi accueillir plus de 130 avocats étrangers dans la capitale sur un total de 400 athlètes participants.

Mens sana in corpore sano, dit l’adage romain, c’est donc pour nourrir les esprits que se tiendra en parallèle de ces jeux les 4es assises du droit du sport avec comme thématique : « L’avocat dans le sport ». Organisée à la Maison du barreau, la rencontre abordera le rôle de l’avocat comme garant des droits et libertés du sportif, comme acteur stratégique du sport business ou encore comme challenger de la gouvernance du sport. Entretien avec Geoffroy Canivet, coordinateur de l’événement.

Les Petites Affiches

Quelle a été la genèse de ces Jeux du barreau ?

Geoffroy Canivet

Depuis des décennies, le barreau de Paris compte parmi ses membres des sportifs, dont certains pratiquent un sport à très haut niveau. De nombreux clubs et associations dédiés à la pratique sportive existent d’ailleurs au sein du barreau, on a notamment l’un des plus vieux clubs de tennis (fondé en 1930), mais aussi des clubs d’escrime, de golf, de foot ou encore de rugby. Il y a environ 3 ans, le bâtonnier Frédéric Sicard, a décidé de créer un service consacré au sport pour les avocats, c’est ainsi qu’est né « Sports au barreau ». Une association qui a vocation à être un véritable relais institutionnel de toutes les initiatives sportives au sein du barreau, mais aussi de mettre en lien les confrères et les différentes fédérations et organisations sportives. Nous avons également pu trouver des sponsors afin de faire vivre au mieux ces fédérations. Dès le départ, « Sports au barreau » avait aussi la volonté de mettre en place de nouveaux événements fédérateurs. Avec les Jeux internationaux du barreau, nous pouvons réunir les avocats parisiens amateurs de sports, mais aussi dépasser les frontières et inviter des confrères du monde entier. Je rajouterais que ces Jeux s’inscrivent parfaitement dans la dynamique de promouvoir Paris comme place de droit internationale.

LPA

Quelles activités seront mises en place ?

G. C.

La cérémonie d’ouverture a lieu le mardi soir et les épreuves commencent le mercredi matin et ont lieu tout au long de la journée. Sur les épreuves sportives, nous avons fait appel à la Fédération française du sport d’entreprise (FFSE) qui s’occupe de la réservation d’infrastructures, du corps arbitral, des bénévoles, etc. Outre les sports gérés par la FFSE, il reste quelques épreuves phares qui sont gérées par des référents dans leurs disciplines. À la sortie du colloque, nous avons un critérium de pétanque, organisé entre midi et 14 heures, sur la place Dauphine avec le Cercle Pétanque et Palais et au cours de l’après-midi il y aura un tournoi d’échecs à la Maison du barreau ainsi que le premier challenge d’escrime « René Bondoux » (ancien bâtonnier de Paris et médaillé olympique au fleuret). Enfin, on peut citer le tournoi de golf organisé avec le Golf Club du Palais et le tournoi de bridge qui aura lieu dès 18 heures dans les salons Dominique de la Garanderie. C’est une grande fête du sport et un événement qui a vocation à faire la promotion de toutes les initiatives qui ont fait l’histoire du sport au sein du barreau de Paris ; chaque club, équipe, association, amicale ou cercle est associé à l’événement. Une démonstration de karaté sera offerte lors de la soirée des Jeux du mardi et nous nous retrouverons une dernière fois le jeudi soir pour la clôture de ces Jeux avec un grand gala de boxe et un combat d’éloquence entre deux anciens secrétaires de la Conférence.

LPA

Les 4es éditions des Assises du droit du sport seront organisées en parallèle, pouvez-vous nous en dire plus sur ce partenariat ?

G. C.

Nous avons associé à notre événement la quatrième édition des Assises du droit du sport pour l’organisation d’un colloque autour de la thématique : « L’avocat à travers le sport ». Cela permet d’articuler la dimension académique avec la dimension sportive et festive des Jeux. De multiples ateliers pratiques se tiendront sur des questions d’actualité en parallèle d’un grand colloque où se réuniront des acteurs du sport, des juristes, étudiants et des représentants d’institutions publiques. Le tout dans la Maison du barreau, sur l’île de la Cité. Nous nous réjouissons de cet événement, qui offre un haut niveau académique, reconnu, à tous les participants, avec des intervenants de référence et incontournables dans ce domaine.

LPA

Est-ce que ces Jeux sont amenés à se renouveler dans le futur ?

G. C.

On espère que l’idée sera reprise dans 2, 3 ou 4 ans par un autre barreau. Vous avez sur 400 athlètes, un tiers qui sont des avocats étrangers : pays d’Afrique, tchèques, grecs, italiens, belges, mongols. Des confrères de multiples barreaux étrangers et autant d’arguments pour encourager nos interlocuteurs à prendre le relai et renouveler l’événement.