Le Val-de-Marne se mobilise pour l’Exposition universelle 2025

Comme ils avaient pu le faire en 2016, la CCI du Val-de-Marne et son partenaire la CODEV 94 (conseil de développement) ont décidé de présenter des vœux communs aux acteurs économiques et sociaux du département. La collaboration active entre ces deux entités a d’ailleurs été saluée par Thierry Leleu, préfet du département, qui souligne « le jeu collectif impulsé par la force de frappe de la CCI et le rôle de forum et de boîtes à idées du CODEV ». Profitant de cette opportunité, les présidents de la CCI et du CODEV ont présenté un projet qui s’annonce fédérateur : accueillir l’Exposition universelle de 2025 le long des quais de Seine, à la fois sur terre et dans l’eau. Une quarantaine d’entreprises locales ont ainsi déjà annoncé leur soutien selon Gérard Delmas, président de la CCI, parmi lesquels on compte le groupe Casino, Pernod Ricard, Sanofi, mais aussi la Semmaris du MIN de Rungis, Haropa (Ports de Paris Seine Normandie), Areva, Docapost et les Aéroports de Paris ou encore les banques LCL, Société Générale et la BRED. « Très logiquement, le territoire du Val-de-Marne a vocation à accueillir l’Exposition universelle de 2025. C’est d’ailleurs une chance pour l’Exposition universelle de pouvoir trouver ici un tel site d’accueil, à la fois fabrique du XXIe siècle et qui se place dans la tradition des grandes expositions accueillies par la France. Je pense à celle de 1889 où l’on a construit la tour Eiffel, ou celle de 1900 organisée le long de la Seine », détaille Dominique Giry, président du CODEV 94. Et de suggérer un slogan tout trouvé : « l’Expo mérite le Val-de-Marne ».

Les opportunités pour l’économie et l’emploi du département sont indéniables et il semble acquis que le projet devrait dépasser les clivages politiques. Pascal Salvodelli, vice-président Front de Gauche du conseil départemental, s’est d’ailleurs félicité de la mobilisation exceptionnelle pour cette candidature qui témoigne d’après lui « d’un fort partenariat entre le rôle des personnalités politiques et des entreprises ».

Il reste cependant à être retenu parmi les sites concurrents par le comité de préparation de la candidature française. Le soutien des entreprises sera précieux sur cette étape, afin que leurs expertises respectives renforcent l’argumentaire et la faisabilité du projet porté par le Val-de-Marne. « Notre proposition autour de l’eau présente une originalité indéniable et fait écho aux expositions du siècle dernier », souligne le président de la CCI Gérard Delmas. S’il est sélectionné comme terre d’accueil du village global, l’étape suivante consistera alors à former un club d’entreprises et à engager de nouvelles formes de mobilisation. Outre l’Exposition universelle, les présidents Gérard Delmas et Dominique Giry ont évoqué les nombreux autres grands projets du département qu’ils souhaitent placer « sous le signe de l’action collective et du rassemblement ». Le Grand Paris Express avec la ligne 15 Sud, le campus scientifique et économique de Gustave Roussy, le développement de Créteil ville universitaire avec l’UPEC ou encore l’ambitieuse Cité de la gastronomie de Paris-Rungis qui devrait voir le jour en 2020.

Trois axes pour la mandature 2017-2022 de la CCI

Pour Gérard Delmas, fraîchement réélu à la présidence de la CCI après les élections consulaires de novembre dernier, ces vœux 2017 étaient également l’occasion de présenter sa nouvelle équipe de 24 élus. S’il s’est montré optimiste pour l’avenir, il a néanmoins souhaité revenir sur les deux dossiers épineux de la fin 2016. Le contexte de baisse des moyens pour les chambres de commerce en premier lieu ; le projet du gouvernement de diminuer les ressources qui leur sont attribuées avait provoqué une vaste mobilisation du monde consulaire. Le travail de lobbying des élus des CCI semble avoir porté ses fruits puisque plusieurs parlementaires ont déposé des amendements permettant de revenir sur la décision initiale. Une très bonne nouvelle pour le président de la CCI qui indique que « cela permettra d’éviter des fermetures d’écoles et la suppression de 150 à 200 emplois ». Gérard Delmas est également revenu sur la polémique liée à la fermeture des voies sur berges par la Ville de Paris, il s’est placé en défenseur des entreprises qui rencontrent selon lui de nombreux problèmes de circulation à la suite de cette décision. À ce titre il demande « une concertation avec le monde économique et le réseau consulaire afin de trouver des solutions adaptées. Je suis d’ailleurs prêt à animer ces réflexions dans un groupe de travail ».

La mandature 2017-2022 qui commence pour cette nouvelle équipe présentera de nombreux enjeux et défis à relever. Son président a donc exposé les principaux axes qui serviront de feuille de route à la priorisation des budgets pour les cinq années à venir. Le développement de la croissance des commerces tout d’abord, avec la responsabilité d’accompagner les mutations commerciales (la franchise, les circuits courts et la transition numérique des villes et commerces notamment). Cette croissance passera aussi par la pérennisation des commerces face aux travaux du Grand Paris Express à venir et par le soutien de l’immobilier commercial.

Deuxième axe, le développement des entreprises : « il faut continuer à mettre en réseau les entreprises et aider à l’émergence de tous les réseaux du territoire », souligne le président. Le système des « Plato » (réseau territorial d’entraide entre PME et grandes entreprises) devrait continuer à être encouragé au vu de leur succès avec les Plato(s) Grand Orly et Jeunes entreprises. Avec le financement des entreprises (en utilisant un collège de financeurs déjà en activité) et le développement commercial, il s’agit là des trois leviers qui devraient améliorer la compétitivité du département.

Dernier axe enfin, celui qui consiste à renforcer les liens des entreprises avec le territoire pour leur faire profiter de ses atouts économiques. Par ce biais, c’est la « dynamique métropolitaine » que souhaite développer la CCI. Concrètement, il s’agit de conforter l’hébergement des entreprises (Villejuif Bio Parc, Rungis & co et le futur espace de coworking au sein des locaux de la CCI sont des exemples à poursuivre) et de continuer les actions en faveur des filières santé et agroalimentaires. Les grands projets tels que l’Exposition universelle 2025 ou la Cité de la gastronomie s’inscrivent aussi dans cette logique.