La vérité du numérique

Publié le 25/07/2018

La vérité du numérique, dans le sillage de Digital studies : Organologie et technologies de la connaissance (FYP éditions, 2014), approfondit les thèmes qui constituent les objets des études digitales sous l’angle du nouveau « régime de vérité » (au sens de Michel Foucault) que la technologie algorithmique établit comme nouvelle forme de « gouvernementalité ». La vérité du numérique nourrit ainsi directement le dossier de ce qui est appelé la « post-vérité ».

Repassant par Adam Smith, Charles Babbage, Alan Turing, David Hilbert, Kurt Gôdel, Herbert Simon et bien d’autres, l’ouvrage revisite l’histoire de la cybernétique et des technologies computationnelles à l’écart des habituels poncifs, par exemple, en examinant cette histoire sous l’angle de l’incapacité des machines à commettre des erreurs, qui serait leur limite, ou comme écriture et projection graphique, ou comme machine à langages, et dans le sillage des planches de l’Encyclopédie.

La vérité du numérique tente également de cerner les questions posées par les nouveaux instruments scientifiques — tels l’observatoire spatial Herschel et les microscopes biophotoniques — aussi bien que par l’instrumentation de l’appareil psychique à l’époque de l’iPad, et en relisant l’analyse du Wunderblock de Freud.

En s’appuyant sur Escarpit, il introduit à la question des régimes de vérité dans l’université à l’époque du milieu digital reconfigurant les savoirs. Le projet Virtual Open World de l’université de Durham y ouvre une perspective alternative et prometteuse à l’actuelle conception des plates-formes et à l’époque des alternative facts, et l’analyse anthropologique analyse ce que les conditions du travail de Stephen Hawking peuvent nous apprendre de la constitution du sujet connaissant.

Cet ouvrage a été écrit sous la direction de Bernard Stiegler.

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