Nuit des legaltechs : une 2e édition réussie pour le barreau de Paris

Publié le 29/11/2018

Depuis la loi Macron, les cabinets d’avocats ont investi le marché des legaltechs, ces start-ups qui proposent des services juridiques plus accessibles grâce aux nouvelles technologies. C’était sur ce thème et sur la question de leurs modes de financement qu’était dédiée la seconde édition de la Nuit des Legaltechs, par l’incubateur du barreau de Paris et le barreau entrepreneurial, ce 25 octobre dernier, au Cloud Business Center à Paris.

Avec la présence de la bâtonnière du barreau de Paris, Marie-Aimée Peyron, et de nombreux participants, la seconde édition de la Nuit des Legaltechs a montré que le barreau était réellement ouvert à l’innovation.

Organisée par l’incubateur du barreau de Paris et le barreau entrepreneurial, la soirée a eu lieu au Cloud Business Center à Paris, le 25 octobre dernier.

Il était question de l’intérêt des avocats pour les projets innovants des legaltechs et leurs nouveaux modes de financement, tels que les ICO ou le crowdfunding. « Notre objectif est de former et soutenir nos élèves avocats dans ce domaine. Nous souhaitons les aider en leur permettant d’avoir accès à ces nouveaux outils », a déclaré Marie-Aimée Peyron.

La révolution du numérique

Durant l’événement, une table ronde a été proposée sur le thème « Crowdfounding et ICO, ces nouveaux modes de financement qui agitent la legaltech », avec l’intervention de Cedric Dubucq, avocat et membre d’Avotech, Mélanie Parnot, présidente de l’incubateur de Montpellier, et Arnaud Touat, avocat et membre de l’incubateur du barreau de Paris.

Pour financer un projet, le crowdfunding peut être intéressant puisqu’il permet de faire appel à un plus large public. De son côté, l’ICO (Initial Coin Offering) qui est une méthode de levée de fonds fonctionnant grâce à la blockchain et aux cryptomonnaies est un moyen de financement révolutionnaire mais qui n’est pas sans risque. « Le grand avantage est que cela permet de lever des sommes impressionnantes, très vite, car elles donnent accès à des investisseurs du monde entier. Cependant, la législation est assez fluctuante et le marché très volatile », résume Me Arnaud Touat.

Les candidats aux bâtonniers ont ensuite débattu sur leur vision de la place de l’avocat dans les legaltechs.

Pour tous, il ne s’agit plus de considérer leur émergence comme une menace mais elle reste signe de changement pour la profession.

D’après Me Nathalie Dubois, avocate à Paris, « c’est le symptôme de la révolution numérique qui est en cours et qui nous amène à changer nos méthodes de travail et nos mentalités ».

L’Ordre des avocats a donc son rôle à jouer dans cette révolution afin d’accompagner les avocats.

D’après certains candidats, cela passera par le soutien des initiatives, voire même par la formation initiale.

Marie-Aimée Peyron a notamment insisté sur leur devoir de vigilance : « nous combattons les plates-formes qui ne sont pas claires avec le justiciable et font croire qu’il y a un avocat derrière afin que la déontologie soit respectée ».

La Nuit des legaltechs

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Lauréats du Prix de l’innovation

La soirée a été l’occasion de découvrir les porteurs des projets incubés par l’incubateur du barreau de Paris, ainsi que les lauréats du Prix de l’innovation qui sera remis le 6 décembre prochain.

Chacune des quatre start-ups a été montée par des avocats du barreau de Paris et leur projet est en cours de lancement.

La première, Prodroit, est une plate-forme d’accompagnements des TPE/PME dans leurs problématiques juridiques. L’idée est de leur proposer des modèles gratuits pour leurs besoins courants et de rendre l’avocat plus accessible. Amendine, la seconde, a été créée à partir du chatbot Legabot, dont le projet était de permettre aux particuliers de contester plus facilement leur contravention. Il leur suffit donc d’envoyer une photo de la contravention et un robot se charge d’identifier s’il y a une faille ou non.

La troisième, LegalHope, propose de faire des premières rencontres avec les avocats en visio-conférence afin de comparer leur stratégie sans perdre du temps en allant dans chaque cabinet.

La dernière, Avocalix, accompagne les avocats dans le digital, en leur permettant de créer en quelques clics leur site internet, facilement personnalisable. Il sera possible d’y ajouter différents outils comme la prise de rendez-vous en ligne, la réponse aux questions des clients, le paiement en ligne, etc.

Accompagner les porteurs de projets innovants

À la fin, des spead-coachings ont permis aux participants de s’entretenir sur ces différentes questions. En effet, l’arrivée des legaltechs suscite la curiosité mais soulève de nombreuses problématiques et c’est le rôle des incubateurs des barreaux de France de chercher leurs solutions.

Les legaltechs ont entraîné une démocratisation de l’accès au droit et une réduction des coûts de prestations. Cependant, l’intelligence artificielle et les logiciels, si performants soient-ils, ne pourront remplacer une consultation physique avec l’expertise d’un professionnel du droit.

Aujourd’hui, la legaltech fait moins peur et devient le moyen pour un cabinet d’être présent sur internet, se faire connaître et fidéliser une nouvelle clientèle.

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