Le barreau de Paris dans la Grande Guerre

Publié le 21/06/2016

Qui étaient ces avocats du barreau parisien, le plus souvent fort jeunes, qui, volontaires ou mobilisés, partirent pour le front de la Grande Guerre en 1914 ? Quel fut leur destin resté anonyme sinon, ici ou là, une brève inscription ou une plaque ? Que nous apprend leur sacrifice, leur engagement, leur gloire éphémère ? Quel est l’héritage que nous pouvons en porter ?

C’est à ces questions et d’autres que répond le livre-hommage de François Gibault, soutenu par l’Ordre des avocats au barreau de Paris dont le bâtonnier, Pierre-Olivier Sur, signe la préface du Barreau de Paris dans la Grande Guerre.

De Louis Adelphe, le capitaine et ami de Charles Péguy, fauché d’un obus, à Henry Wachet, l’adjudant du 8e régiment de zouaves et aux trois citations, le livre propose plus de 150 portraits.

Les faits d’avocature et de guerre se croisent, le départ pour le front signant le plus souvent l’éloignement soudain du barreau de ceux qui étaient promis au plus bel avenir. En guise d’avenir, nombre d’entre eux tombèrent sous les balles dès 1914. Beaucoup de ceux qui en sortirent rescapés durent repartir en 1939-1945.

François Gibault évoque dans son avant-propos des figures d’avocats parisiens qui choisirent un autre combat : le combat politique. Ainsi rappelées, les figures et actions d’Alexandre Millerand, Raymond Poincaré, Viviani, Briand, Ribot.

Il parle également de tous ces confrères qui intervinrent devant les conseils de guerre pour assurer leur devoir de défense et sortir de l’impasse les militaires qui refusaient de monter au front et les ordres absurdes. L’Histoire et le temps en ont réhabilité l’attitude.

À Paris, comme dans d’autres barreaux, le 11 novembre est l’occasion de se souvenir de ces confrères, engagés et sacrifiés.

Le livre de François Gibault évoque ces cérémonies et les hommages rendus depuis 1916 au sein du barreau, comme celui de 2014 particulièrement émouvant. Livre de mémoire, l’ouvrage de François Gibault est aussi un livre qui évoque en 2016 l’engagement à la cause. Cela nous parle. Évidemment.

 

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